En attendant Didier : une création de trois jeunes danseuses au théâtre Ponec

'En attendant Didier', photo: Ray Ritsala

Elles sont trois. Trois jeunes danseuses d’horizons différents, mais qui, suite à leur rencontre en France et aux affinités qui se sont tissées, ont décidé de monter ensemble un spectacle. Nikola Křížková, la Tchèque, Ioulia Plotnikova, la Russe et Africa Manso, l’Espagnole se sont rencontrées au Centre chorégraphique de Nantes. La première tchèque d’En attendant Didier, c’est ce lundi soir au théâtre Ponec, à Prague.

'En attendant Didier',  photo: Ray Ritsala
IP : « Oui, le nom évoque En attendant Godot. La pièce parle du rêve... Quand on l’a créée, on cherchait un nom parce qu’elle est née un peu de toutes nos discussions. Et Nikola a parlé de la pièce de Beckett. »

NK : « Les amis à qui nous parlions de notre spectacle nous disaient que cela leur rappelait En attendant Godot. Parce que cela parle aussi de trois femmes qui attendent, sans qu’on sache vraiment quoi. Tout le spectacle est un mélange entre la réalité des femmes, les rêves, l’imagination, la folie. Cela passe toujours du rêve à la réalité. La partie ‘réelle’ du spectacle, c’est ce tableau des trois femmes qui attendent sur un banc : on ne sait pas trop quoi... est-ce la vie, un homme, des réponses ? Chacun des spectateurs peut voir les choses de manière différente. »

'En attendant Didier'
Africa Manso, comment vous êtes-vous rencontrées toutes les trois, puisque vous venez toutes d’horizons différents ?

AM : « On s’est rencontrées au Centre chorégraphique de Nantes sur une création appelée Le Festin. On a travaillé ensemble deux ans. Mais on a toujours gardé contact et notre amitié a continué. »

IP : « C’est l’an dernier, quand on a travaillé avec Africa en Allemagne qu’on s’est dit qu’il fallait qu’on crée quelque chose ensemble. Du coup, on contacté Nikola... »

'En attendant Didier'
NK : « Oui, on a tout décidé très vite parce qu’il fallait faire une résidence à Murcia, en Espagne, chez Africa. »

AM : « On s’est retrouvées là-bas et on a continué à Paris. La jeune femme qui fait la vidéo s’est encore adjointe à nous. On a donc fait une résidence en Espagne cet été pendant dix jours pour faire toutes les images. »

Donc c’est un spectacle de danse avec de la vidéo. Comment est-ce que vous travaillez entre la performance physique et la vidéo ? Y a-t-il une forme d’interaction ?

AM : « La façon dont nous travaillons dans notre groupe est assez spéciale. Il n’y a personne qui dirige, ni la chorégraphie, ni la vidéo, ni la musique. On se réunit entre artistes et on crée ensemble. La vidéo, c’est pareil. On donnait quelques indications, mais on l’a laissée très libre d’enregistrer ce qu’elle voulait, comme elle le voulait. »

'En attendant Didier'
NK : « On a beaucoup écouté notre intuition. Il y a beaucoup de choses qui sont arrivées par hasard, par l’écoute, par la discussion. »

Pourquoi avez-vous monté ce spectacle à Prague et non pas ailleurs, en France par exemple ?

NK : « On aimerait bien le présenter ailleurs aussi. »

IP : « Ce spectacle, nous l’avons déjà présenté une fois à Maison-Laffitte. »

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NK : « Mais c’était la version sans la vidéo puisqu’elle est arrivée cet été, même si on en avait parlé dès le début. Mais c’est difficile pour nous de toutes nous réunir au même endroit. La vidéo est très fine, très atmosphérique, très féminine... »

Vous êtes contentes de l’espace au théâtre Ponec ?

IP : « Je pense que c’est une très grande chance d’avoir ce théâtre. En plus on a des conditions techniques idéales... C’est parfait. »