Elections législatives tchèques 2010

Photo: CTK

C’est à partir de 14h00 ce vendredi, et jusqu’à 14h00 samedi, que les citoyens tchèques de plus de 18 ans se rendront dans les bureaux de vote afin d’élire les 200 députés qui composeront la nouvelle Chambre basse du parlement. L’enjeu de ces élections législatives est aussi de déterminer le futur gouvernement appelé à diriger le pays pendant les quatre prochaines années.

Photo: CTK
L’électeur aura à choisir parmi les candidats de vingt-cinq partis et groupes politiques de tous bords qui se sont présentés lors d’une campagne électorale qualifiée de négative, trop longue et trop chère, et qui aura coûté près de 500 millions de couronnes (20 millions d’euros). Jusqu’au dernier moment, les partis ont cherché à s’assurer les faveurs des électeurs, notamment celles des indécis, dont les sociologues estiment qu’ils représentent entre 8 et 12% de l’électorat.

Jiří Paroubek,  photo: CTK
Ainsi, ces mercredi et jeudi encore, les deux principaux adversaires de ces élections, le chef du Parti social-démocrate (ČSSD) Jiří Paroubek et le leader du Parti civique démocrate (ODS) Petr Nečas, se sont affrontés dans les studios de la Radio tchèque et sur le plateau de la Télévision publique dans deux ultimes débats qui ont clos la campagne. L’occasion pour Jiří Paroubek d’accuser l’ODS d’avoir criblé le pays de dettes quand le parti était au pouvoir :

« En trois ans, vous êtes parvenus à gaspiller 520 milliards de couronnes. Aujourd’hui, vous trompez l’électeur en affirmant que vous êtes encore capables de diriger ce pays. »

Le leader de l’ODS, Petr Nečas, a contre-attaqué en déclarant que l’application de la politique de la social-démocratie aggraverait la dette publique :

Petr Nečas,  photo: CTK
« Ce pays a besoin de réduire son déficit des finances publiques, d’avoir une politique budgétaire transparente et de se diriger vers des budgets équilibrés. Lorsque la croissance économique aura repris, je trouverai inadmissible que les finances publiques continuent à être déficitaires. »

Pour rappel, ce sont les sociaux-démocrates qui avaient initié le renversement du gouvernement de l’ODS en pleine présidence tchèque de l’UE en mars 2009. Rappelons aussi que les élections anticipées programmées par le gouvernement transitoire de Jan Fischer pour le mois d’octobre dernier ont finalement été annulées. Les présentes élections se tiennent donc comme prévu quatre ans après celles de 2006, dont l’ODS était sorti victorieux, mettant ainsi fin à huit ans de gouvernement social-démocrate.

Outre les cinq partis qui siègent actuellement à la Chambre des députés, à savoir l’ODS, le ČSSD, le parti communiste, le parti chrétien-démocrate et le parti des Verts, trois nouvelles formations sont apparues ces derniers mois sur la scène politique avec l’ambition de dépasser la barre des 5% de suffrages, condition nécessaire pour entrer au Parlement. Il s’agit de TOP 09, formation de droite, des Affaires publiques, qui se présente comme un parti du centre, et du Parti des droits des citoyens dirigé par l’ancien premier ministre socialiste Miloš Zeman.

Les premiers à se rendre aux urnes, ce jeudi à partir de 14h00 heure locale, ont été les Tchèques d’Amérique latine. Pour plus de 6 000 Tchèques de l’étranger, le scrutin est organisé dans 110 ambassades et consulats dans le monde, selon les données du ministère des Affaires étrangères. L’intérêt est élevé, comme le confirme le consul de République tchèque aux Etats-Unis, František Vintr :

« On peut voir un intérêt croissant pour les élections avec l’exemple de l’ambassade de Washington : en 2002, 73 électeurs s’étaient inscrits, en 2006 ils étaient 107, et cette année leur nombre est passé à 179. »

En République tchèque, les bureaux de vote fermeront samedi à 14h00. Nous serons, nous, en studio pour vous présenter et commenter les premiers résultats dans notre émission spéciale Elections.