Deux musiciens à la recherche de l'inspiration à Prague

The statue of Antonin Dvorak in Jan Palach Square

Prague, même accablée de touristes, reste décidément une muse au point que deux musiciens français, Bruno Pitch et Stéphane Branger sont venus en République tchèque pour préparer leur prochain album.

B.P. « Je suis Bruno Pitch, je m'occupe de la partie musicale. Je tente d'apporter un paysage sonore, actuellement c'est avec une guitare, mais on utilise différents instruments. Ce paysage sonore est à l'heure actuelle très influencé par tout ce que l'on découvre ici à Prague. Surtout les vieux quartiers de la Vieille Ville. On s'inspire de tout ça pour mettre en musique les textes de Stéphane. »

S.B. « Bonjour, je suis Stéphane Branger, auteur et aussi chanteur. Actuellement j'ai écrit toute une série de textes sur la thématique du voyage. »

Vous êtes à Prague pour quelques jours. En quoi l'Europe centrale et Prague qui est une de vos étapes vous influence particulièrement ?

S.B. « J'ai de nombreuses influences comme par exemple le chanteur Bernard Lavillier. Et je suis un grand lecteur de poésie, entre autres du poète Blaise Cendrars. Le thème du voyage est récurrent chez moi. »

Prague est un peu considérée comme la ville de la musique et les Tchèques comme une nation de musiciens. On dit d'ailleurs « Tel Tchèque tel musicien ». Ressentez-vous cette inspiration musicale en étant ici ?

B.P. « En ce qui me concerne c'est particulier car pour créer de la musique, j'ai plutôt tendance à en écouter le moins possible. C'est plus une inspiration visuelle, une atmosphère que je vais rechercher, par le voyage. C'est plus le sentiment qui va m'apporter une envie de créer. »

Y a-t-il des auteurs tchèques ou d'Europe centrale qui vous influencent, comme Kundera par exemple ?

S.B. « Oui, Kundera, je l'ai beaucoup lu à l'adolescence. Et puis il y a l'inévitable Franz Kafka dont j'apprécie beaucoup l'univers. Le fait d'être sur place, ça permet aussi de ressentir son monde intérieur, malgré le décalage temporel. Aujourd'hui, la ville est devenue très touristique par rapport à son époque mais on arrive quand même à percevoir un sentiment, des impressions au coin d'une rue. Nous avons visité le cimetière juif de Prague, le temps était couvert, il pleuvait. Il y avait du coup beaucoup moins de monde. A partir de cela on a commencé à travailler sur un morceau inspiré par ce lieu. »

Est-ce que vous enregistrez aussi des sons de l'environnement ?

S.B. « Oui, on fait aussi des prises de son extérieures. On fait aussi des captures, des petites vidéos, entre autres de tramways, puisque nous allons utiliser tout cela, ces textes, ces images et on va mettre sur Internet des extraits de ce concept qu'on est en train de réaliser. »

Donc c'est en pleine préparation. Etes-vous partis de France avec une idée précise ou cela se forme plutôt sur place ?

S.B. « C'est plus une déambulation même s'il y avait une trame de départ, mais là on se laisse vraiment emporter par les rencontre, les événements, par les petits riens qui font que tout d'un coup la ville devient magique. »