Des résistants au régime communiste obtiennent le statut d’anciens combattants

Ce mardi, Alexandr Vondra a distingué 23 anciens combattants contre le régime communiste, photo: CTK

La résistance anti-communiste et sa reconnaissance en tant que telle a longtemps fait débat en République tchèque. Ce mardi, le ministre de la Défense Alexandr Vondra a remisles premiers certificats reconnaissant à 23 personnes la valeur de leur combat contre le régime totalitaire.

Ce mardi,  Alexandr Vondra a distingué 23 anciens combattants contre le régime communiste,  photo: CTK
Depuis le 17 novembre dernier, soit une date symbolique puisqu’elle est celle de la révolution de velours, est entrée en vigueur la loi sur ce que les Tchèques appellent la « troisième résistance », soit la résistance contre le régime communiste. Une loi depuis longtemps demandée par les différents vétérans de cette époque, souvent anciens prisonniers politiques. Une loi qui, 22 ans après la chute du régime communiste, a fini par être rédigée et votée, alors que le principe même d’une résistance anti-communiste active, comparable à celle contre le nazisme, a longtemps fait débat. Or, pour les personnes concernées, cette reconnaissance n’était pas que symbolique, puisque le statut de vétéran va de pair avec des compensations financières et une retraite correspondante.

Ainsi donc, cette loi détermine en quelque sorte qui est un héros et qui ne l’est pas. A l’heure actuelle, le ministère de la Défense a enregistré quelque 3 000 demandes d’attestation, concernant 1 800 personnes directement concernées ainsi que leurs descendants.

Zdeněk Kovařík
Seulement pour les anciens combattants, certaines classifications leur semblent trop restrictives, comme le note Zdeněk Kovařík, de la confédération des prisonniers politiques :

« Celui qui distribuait des tracts sous le manteau était un opposant, et celui qui agissait activement, était un résistant. Mais cette distinction, nous, à la Confédération des prisonniers politiques, nous ne l’avons jamais voulue. »

Jiří Liška, ancien sénateur ODS, justifie cette classification par la nécessité d’objectivité :

« Il était très compliqué de trouver des critères objectifs. Nous avons essayé de faire au mieux à cet égard. »

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Ainsi les personnes ayant participé à la résistance anticommuniste ont désormais droit à une médaille, une indemnité de 100 000 couronnes et une revalorisation de leur retraite. Ceux qui ont résisté les armes à la main, bénéficient quant à eux du statut de vétéran de guerre, de soins, d’un supplément à la retraite, d’une allocation pour des séjours thermaux, et le droit d’être logé dans un foyer pour anciens combattants. Sont concernées par l’un des deux cas de figure les personnes opposées au régime qui ont fait un séjour en prison ou ont perdu leur emploi pour des raisons politiques. Mais aussi les personnes ayant essayé en vain d’émigrer et qui se sont retrouvés derrière les barreaux.

Ce mardi, le ministre de la Défense Alexandr Vondra a ainsi distingué 23 personnes ayant été persécutées suite à des actes de résistance contre le régime communiste. La reconnaissance de leur statut d’ancien combattant fait suite à de longues recherches dans les archives qui doivent corroborer les informations données par les personnes concernées.

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Le cas des frères Mašín et de Milan Paumer qui avaient combattu les armes à la main le régime a longtemps été tabou en République tchèque. En 2008, le Premier ministre tchèque de l’époque Mirek Topolánek avait choisi de leur remettre une distinction. Une première dans le pays.

Une chose est sûre, de nombreuses personnes issues des associations d’anciens combattants estiment que la nouvelle loi et son application, arrivent bien tard, surtout pour les compagnons de route décédés depuis le retour du pays à la démocratie.