Des extrémistes de droite arrêtés par la police, lundi, dans la ville de Litvínov

Photo: CTK

Près de 700 partisans de l’extrême droite, du parti ouvrier et du groupe des nationalistes autonomes, ont profité du 17 novembre, jour férié commémorant la Révolution de velours, pour essayer de pénétrer dans le centre de la ville de Litvínov, en Bohême du Nord, où habitent en majorité des Roms. La police les a arrêtés.

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Des voitures incendiées, des pavés et projectiles lancés contre les policiers, des canons à eau et du gaz lacrymogène déployés de l’autre côté – telle est l’image de la plus grande intervention des forces de l’ordre depuis 2000, lorsque les institutions financières mondiales s’étaient réunies à Prague. Quinze personnes ont été interpellées et il y a eu quatorze blessés dont deux graves. Vladimír Danyluk, directeur de la police de Most, confirme que l’intervention était légitime et qu’il a fallu arrêter les extrémistes :

« Les radicaux ont cherché à s’écarter du tracé autorisé de leur manifestation. Ils se sont dirigés vers les habitations des Roms à Janov et ils ont voulu régler leurs comptes. »

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Les armes retrouvées par la police témoignent de ce à quoi les deux groupes se préparaient, dit Danyluk:

« C’était des bâtons, des poings américains, des armes à feu, des fourches, des machettes... ».

La cité de Janov connaît un problème identique à celui de la rue Matiční à Ústí nad Labem : une rue sépare deux communautés – celle des résidents « anciens » et « nouveaux » dont notamment des Roms. La tension monte dans cette cité, et une partie des habitants de Janov s’est montrée solidaire avec les extrémistes :

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« Enfin quelqu’un commencera à s’intéresser à notre situation et réalisera que non seulement ces hommes masqués vêtus de noir agissent, mais que des citoyens comme nous, honnêtes, normaux, qui vont chaque jour au travail, s’y joignent… Comment voulez-vous le résoudre, avez-vous une meilleure solution ? »

Selon le politologue Zdeněk Zbořil, spécialiste des mouvements extrémistes, la manifestation, lundi, à Janov était différente des autres justement du fait du soutien des habitants. Les deux mouvements – Le parti ouvrier et les nationalistes autonomes, qui ont organisé la manifestation, sont des plus radicaux :

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« Les deux partis sont des critiques très agressifs et radicaux de l’ordre politique et social en République tchèque. Ils se réfèrent d’une manière populiste aux prétendus dangers auxquels sont exposés les Tchèques ‘blancs’, et c’est là un élément de racisme tout à fait évident. »

Il existe en outre des indices d’une admiration pour le socialisme national allemand – des membres du NPD allemand étaient d’ailleurs présents, lundi, à Litvínov, souligne Zbořil:

« Les nationalistes autonomes utilisent l’emblème de SA et le parti ouvrier, même s’il se déclare être le successeur du parti républicain de Miroslav Sládek, renoue dans certains textes et symboles avec le parti NSDAP d’avant 1920 qui s’appelait lui aussi parti ouvrier. »

Le ministre de l’Intérieur Ivan Langer a proposé que le Parti ouvrier, enregistré en 2003, soit dissous. Le projet doit être examiné par le cabinet qui pourra ensuite proposer à la Cour suprême d’administration sa dissolution.