"Dans six mois on aura des élections libres et on votera pour les meilleurs!"

Tunis, photo: CTK

Deuxième partie aujourd’hui de l’entretien réalisé par Alexis Rosenzweig avec Abdessalem, jeune Tunisien installé à Prague depuis quatre ans. Le sujet de cet entretien était, évidemment, le regard qu’il porte sur les événements actuels en Tunisie, après la chute du Président Ben Ali, qui dirigeait le pays depuis plus de vingt ans.

Tunis,  photo: CTK
Dans un entretien pour la presse française, un écrivain tunisien disait récemment que les Tunisiens avaient désormais leur Jan Palach en la personne de Mohammed Bouazizi, mais qu’il leur manquait encore leur Václav Havel, qu’il manque un leader démocratique pour faire aboutir ces événements. C’est aussi votre avis ?

« Je pense qu’on a beaucoup de leaders en Tunisie. On a seulement besoin que le peuple tunisien leur fasse confiance. Il ne faut pas totalement éloigner tous ceux qui représentaient l’ancien gouvernement, parce qu’ils ont de l’expérience. M. Ghannouchi est depuis presque trente ans en politique.

Mohammed Ghannouchi,  photo: CTK
Il connaît le jeu politique. A mon avis, la révolution est venue du peuple de la Tunisie. Ils disent aussi que le général Rachid Ammar, le chef des militaires, a donné sa démission quand Ben Ali lui a demandé de réprimer les manifestations. Toute la Tunisie parle de lui. Je pense qu’il est derrière et qu’il surveille tout. Les nouveaux ministres du gouvernement de transition semblent être des gens compétents. On leur donne du temps pour voir ce qu’ils peuvent faire pendant ces six mois. Après on va avoir des élections libres et on va voter pour les meilleurs ! »

Tunis,  photo: CTK
Est-ce qu’un pays comme la République tchèque, avec son expérience de la transition démocratique, peut aider les Tunisiens dans cette phase qui est difficile ?

« Je ne pense pas… Les Tunisiens, pour le moment, n’ont besoin de l’aide de personne. On peut faire, on peut construire tout seul. On a confiance en notre peuple et en nos hommes, on peut faire évoluer la situation du peuple tunisien. »

Avez-vous envie de rentrer bientôt en Tunisie ?

« J’attends le premier vol de Prague, c’est le 18 février ! »