Daniel Cohn-Bendit à Prague : « Il n’y aura de transformation écologique que s’il y a une transformation de l’économie »

Le déjeuner-débat avec Daniel Cohn-Bendit (à droite), photo: Anne-Claire Veluire

Pas toujours le bienvenu en République tchèque, notamment depuis une altercation mémorable avec le président Vaclav Klaus en décembre 2008 au sujet du Traité de Lisbonne, Daniel Cohn-Bendit, ancien acteur de la révolution étudiante de mai 1968 à Paris, puis leader de partis et mouvements politiques verts en Allemagne et en France, était à Prague ce mardi pour apporter son soutien au parti des Verts tchèques, à la veille des prochaines échéances électorales. Invité à un déjeuner-débat de la chambre de commerce franco-tchèque, il a aussi rencontré à cette occasion une partie de la communauté des affaires franco-tchèque.

Le déjeuner-débat avec Daniel Cohn-Bendit  (à droite),  photo: Anne-Claire Veluire
C’est une fidèle habitude, ou presque une tradition, pour Daniel Cohn-Bendit, de venir soutenir le parti des Verts tchèque avant chaque élection. En qualité de co-président du Groupe des Verts/Alliance libre européenne au Parlement européen, c’est aussi une démarche logique, mais cette fois-ci, il n’est pas intervenu dans un meeting électoral, mais devant un parterre d’entrepreneurs français et tchèques réunis par la chambre de commerce franco-tchèque. Une situation qui peut paraître un peu cocasse pour l’ancien « Dany le rouge », mais la carrière de Daniel Cohn-Bendit est longue de plus de quarante ans et il est depuis les années 1980 avant tout connu comme une des figures les plus emblématiques de l’écologie politique.

Daniel Cohn-Bendit et le chef du Parti des Verts,  Ondřej Liška,  photo: Anne-Claire Veluire
On écoute donc son point de vue sur les relations entre la pensée politique écologique telle qu’il l’a défend, et le monde de l’entreprenariat :

« Il n’y aura de transformation écologique que s’il y a une transformation de l’économie et donc des forces économiques, donc des entreprises. Il est absolument fondamental de débattre pour permettre ce changement des entreprises. C’est le b-a-ba. Si les entreprises ne prennent pas à bras le corps la transformation écologique, elle ne se fera pas.

Daniel Cohn-Bendit,  photo: Anne-Claire Veluire
Il faut reconnaître que ces entreprises font des efforts et que ces efforts sont nécessaires. Il est vrai qu’il y a parfois une tonalité bête et méchante de la part de certaines forces écologiques à nier complètement les entreprises. Dans la société de demain, même une société écologique, il y aura des entreprises. Donc c’est vrai que les entreprises doivent se transformer et il y en a qui ont mis ces transformations à l’ordre du jour. Et c’est bien ! »