D'anciennes déportées françaises sur les lieux de leur internement, en Bohême de l'ouest

Trois anciennes déportées françaises, photo: CTK
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En cette fin de semaine, un groupe d'anciens déportés français a fait le voyage jusqu'en Bohême pour revenir sur les lieux de leur internement. Parmi eux, des femmes, internées dans le camp de concentration de Svatava, connu sous le nom allemand de Zwodau, en Bohême de l'Ouest.

Marie-Thérèse Fainstein  (au milieu),  Yvonne Chatelain  (à gauche) Geneviève Mathieu,  photo: CTK
Le camp de concentration situé à proximité de la ville aujourd'hui tchèque de Svatava était une annexe réservée aux femmes du camp bavarois de Flossenbürg. Environ 1500 femmes y travaillaient dans des conditions inhumaines, et le taux de mortalité y était très élevé. « Beaucoup sont mortes ici, parfois jusqu'à 15 par jour », se souvient Marie-Thérèse Fainstein, résistante, internée à Zwodau pendant près d'un an après être passée par les prisons françaises et le camp de Ravensbrück.
Marie-Thérèse Fainstein,  photo: CTK

« Quand on était dans les camps, c'est d'abord de la colère que l'on éprouvait à cause de ce qu'on découvrait et on se disait qu'il fallait qu'on rentre pour raconter tout ça. Dans le camp de Zwodau où j'ai passé presqu'un an, la vie jour après jour, la façon de venir à bout de nous, de nous anéantir était vraiment très dure à supporter. Je dois vous dire qu'il y a quelques fois où j'ai pensé que ceux qui étaient morts en arrivant avaient eu bien de la chance...

J'ai été affectée à l'usine militaire, alors la façon de résister lorsqu'on est dans une usine d'armement, c'est le sabotage. Et c'est ce qu'on a essayé de faire les unes et les autres, avec nos moyens. Il fallait bien sûr ne pas se faire prendre, on n'avait pas très envie d'être pendues... »

Marie-Thérèse Fainstein et les quelques survivantes qui restaient dans le camp de Zwodau ont été libérées le 7 mai 1945 par l'armée américaine, qui fit la liaison avec l'Armée rouge à quelques kilomètres de là.