Cuba exclue de normaliser ses relations avec la République tchèque

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Le gouvernement cubain a décidé de renouer ses contacts diplomatiques avec plusieurs pays de l'UE, des contacts « gelés » depuis l'été dernier. Mais les relations entre Prague et La Havane restent tendues.

"Cuba a pris la décision de rétablir les contacts officiels avec les ambassadeurs de France, de Grande-Bretagne, d'Allemagne, d'Italie, d'Autriche, de Grèce, du Portugal et de Suède". C'est ce qu'a déclaré, lundi dernier, le chef de la diplomatie cubaine, M. Perez Roque, en réponse à la décision prise par le Comité pour l'Amérique latine de l'UE, le 14 décembre à Bruxelles, de renoncer à inviter des dissidents lors de cérémonies officielles dans les ambassades à La Havane.

Toutefois, le chef de la diplomatie cubaine a souligné que la normalisation ne se ferait pas avec tous les pays de l'Union européenne, mais avec un groupe d'entre eux, dont ne fait pas partie la République tchèque.

Le ministre cubain faisait allusion à l'existence d'une forte opposition à un assouplissement des sanctions adoptées en juin dernier par l'UE, venue notamment de République tchèque, rejointe par la Slovaquie, la Pologne, et les Pays-Bas.

En pointe de ce mouvement, la République tchèque continue de militer activement en faveur des dissidents cubains, dont 75 d'entre eux avaient été condamnés, en avril 2003, à des peines de six à vingt-huit ans de prison.

Vaclav Havel,  photo: CTK
Le sommet tenu dans la capitale en septembre dernier, et le « memorandum de Prague » publié à son terme, a marqué l'engagement du pays pour plus de démocratie à La Havane. Un engagement soutenu par l'ancien président Vaclav Havel, qui avait pris la parole lors de la rencontre :

« Cuba est une grande prison. Je ne pense pas que le sens de cette rencontre était d'inciter à détruire, par la violence, le mur qui entoure cette prison. Il s'agit de faire retentir la sonnette d'alarme. Sonner à toutes les sonnettes, sonner à toutes les portes a un sens. Nous nous souvenons, aujourd'hui, que nous avons, jadis, aussi fait retentir la sonnette d'alarme, un geste qui a eu un sens et qui a eu une portée. Jadis, nous utilisions le bruit de nos clefs. »

Réunis à Bruxelles le 14 décembre, quelques jours après la libération de quelques uns des dissidents enfermés, les responsables chargés de la politique cubaine des 25 Etats membres de l'UE ont préconisé un rapprochement avec Cuba, tout en recommandant d'"intensifier les contacts avec la dissidence". Ces propositions doivent être examinées pour éventuel accord par les chefs de la diplomatie de l'UE, lorsqu'ils se réuniront le 30 janvier prochain.