ČSA – Czech Airlines : pas de grève, mais un avenir toujours aussi sombre

Photo: Tomáš Adamec, ČRo

Même s’ils ne mettront finalement pas leur menace à exécution, comme ils l’ont annoncé ce vendredi après-midi, les hôtesses de l’air et stewards de ČSA – Czech Airlines avaient annoncé une journée de grève pour jeudi prochain. Ils entendaient ainsi protester contre le licenciement d’environ un tiers des effectifs de la compagnie aérienne tchèque, soit environ près de 320 employés.

Photo: Tomáš Adamec,  ČRo
Comment sauver ČSA ? C’est la question que l’Etat tchèque, qui détient actuellement 54% des parts, se pose depuis plusieurs années déjà, la compagnie accumulant les dettes. En 2013, Czech Airlines a ainsi enregistré plus de 920 millions de couronnes de pertes (33,5 millions d’euros), un bilan négatif de plus qui s’ajoutait à celui des années précédentes. Le ministère des Finances pensait avoir trouvé une solution en avril 2013 avec le rachat de 44% des parts par Korean Air. Mais aujourd’hui, les dirigeants coréens veulent agir et c’est pourquoi un plan de restructuration a été mis en place. Concrètement, 77 pilotes, plus de 170 hôtesses de l’air et stewards et 66 employés du personnel administratif seront licenciés. Les syndicats tentent donc de réagir et de sauver ce qui peut encore l’être, comme l’explique la directrice de l’Organisation syndicale des équipages des avions, Petra Posová :

« Pour nous, la première priorité dans l’immédiat est d’arrêter les licenciements massifs. Mais nous sommes prêts à trouver un compromis. Une centaine de stewards devraient faire les frais de ces mesures dans un très proche avenir, or nous demandons à ce que les emplois de 40% d’entre eux soient maintenus. »

Photo: ČT24
Jeudi, la direction de ČSA, qui a remis les premières lettres de licenciement, a annoncé que Korean Air allait participer à l’augmentation du capital de la compagnie aérienne tchèque, conformément à ce que demandait le ministère des Finances. L’objectif est d’équilibrer le budget d’ici à 2016 ou 2017. Toutefois l’apport de Korean Air est conditionné à l’application du plan de restructuration. Une politique forcément difficile à faire passer, mais que comprend par exemple l’analyste Tomáš Menčík, de la société Cyrrus :

« Il faut regarder les choses en face. ČSA est parvenu à obtenir une injection de capital de son actionnaire Korean Air. Mais rien que cela signifie que la compagnie a de graves problèmes. Une société qui est en bonne santé n’a pas besoin d’injection de ce type. Cela veut dire aussi que ČSA doit prendre des décisions drastiques mais indispensables. La société accumule les pertes et il faut bien trouver une solution. Il ne m’appartient pas de juger si ces mesures de licenciement sont trop importantes ou pas. Mais on peut quand même penser que la direction fait ce qu’elle peut pour stabiliser la situation et sauver la compagnie. Malheureusement, cela s’accompagne de décisions douloureuses pour les employés, mais l’idée est bien de permettre la survie de ČSA. »

Vendredi, malgré tout, un premier compromis a été trouvé entre la direction et les syndicats. La grève n’aura pas lieu, en échange de quoi le management de ČSA s’est engagé à réduire l’impact de l’application des mesures de licenciement. L’information étant tombée peu avant la diffusion et la mise en ligne de cet article, les détails de cet accord n’avaient pas encore été communiqués.