Changement radical au ministère de l’Environnement

Il devient évident qu’avec le nouveau ministre tchèque de l’Environnement Pavel Drobil la politique écologique de République tchèque connaîtra d’importants changements. Les mesures préparées par le nouveau ministre sont cependant beaucoup plus appréciées par les milieux industriels que par les écologistes.

Soutien aux projets qui permettraient de réduire la circulation automobile dans les centres de villes, politique favorable aux sources renouvelables d’énergie, mesures contre la pollution de l’air notamment en Moravie du Nord ; telles sont les priorités officielles du nouveau ministre Pavel Drobil.

Cet avocat doué pour les affaires était d’abord candidat du Parti civique démocrate (ODS) pour le poste de ministre de l’Industrie et du Commerce. Lors des négociations sur la distribution des portefeuilles dans le cabinet du premier ministre Petr Nečas, c’est l’Environnement qui lui a été finalement proposé. L’homme qui, selon ses propres termes, « respirait pour l’Industrie tchèque » s’est donc vu confier paradoxalement un ministère créé pour protéger le pays contre les retombées d’une production industrielle incontrôlée.

Pavel Drobil,  photo: CTK
Pavel Drobil a été un des premiers membres du nouveau gouvernement à être reçu au Château de Prague par le président de la République Václav Klaus. A noter que sous les gouvernements précédents, l’attitude du président vis-à-vis du ministère de l’Environnement a été souvent très critique. Maintenant il semble trouver un langage commun avec le nouveau ministre. Pavel Drobil s’est félicité du caractère amical de cette rencontre :

« Nous avons parlé entre autres de l’intention que j’annonce depuis longtemps de transformer le ministère en un organe standard de l’administration d’Etat. C’est le ministère pour la vie, le ministère où nous ne devons cependant pas oublier l’homme. C’est donc la mission fondamentale dont nous avons parlé.»

Eva Tylová
Un de ses premiers pas dans son nouveau rôle a été de procéder à des changements à des postes d’importance au ministère de l’Environnement. Dernièrement il a demis de sa fonction Eva Tylová, directrice du Service d’inspection environnementale :

« Je veux un certain changement de conception du Service d’inspection environnementale tchèque, moins de répression, plus de prévention. Je crois que c’est une mesure standard qu’on pouvait attendre de ma part. Je suis aussi convaincu que Milan Bukolský qui a été chargé de direction du Service d’inspection environnementale est capable d’accomplir cette tâche. »

Le nouveau ministre est d’ores et déjà cible de la critique des milieux écologiques qui lui reprochent de préférer les intérêts de l’Industrie à ceux de l’Environnement. Les écologistes attendent avec inquiétude maintenant les mesures du nouveau ministre notamment en ce qui concerne la protection des parcs nationaux contre les intérêts des industriels du bois. Pavel Drobil, lui, refuse d’être qualifié de défenseur des lobbys industriels tout en soulignant cependant qu’il désire mettre en équilibre les intérêts de l’environnement et ceux de l’économie.