Cérémonie du 65e anniversaire de l'insurrection de Prague

Photo: Kristýna Maková

Comme de tradition le 5 mai, une cérémonie s’est tenue ce mercredi devant la maison de Radio tchèque. C’est en effet par la prise de l’immeuble de la radio et l’appel à la révolte du peuple tchécoslovaque qu’a commencé, le 5 mai 1945, l’insurrection de Prague. A partir de ce moment-là et pendant quatre jours, jusqu’au 8 mai, la résistance tchèque s’est soulevée contre l’occupant nazi. Autant d’événements et de combats qui ont abouti, le 9 mai, à la libération de la Tchécoslovaquie. La cérémonie du 65e anniversaire s’est tenue ce mercredi.

Václav Klaus
Parmi les nombreuses personnalités présentes, et notamment politiques, c’est d’abord le président de la République, Václav Klaus, qui s’est exprimé pour souligner que l’héroïsme des résistants pragois au nazisme ne devait être nullement minimisé par le fait qu’ils ont commencé à combattre alors que l’issue de la guerre était déjà une évidence :

« Aujourd’hui, lorsque l’on regarde en arrière, on peut penser que les Pragois ont pris les armes lorsqu’il n’y avait plus de raisons de combattre. Mais ce n’est pas la réalité. Risquer sa vie dans les derniers jours et les dernières heures de la guerre a été quelque chose de tout à fait admirable, comme en témoigne le grand nombre de victimes et de blessés. Au contraire, ne pas combattre aurait été une démarche plus logique car il était alors évident qu’il était possible d’attendre tranquillement la fin de la retraite de l’agresseur. Mais ce n’est pas ce qu’ont fait les gens à Prague. »

Václav Klaus
Devant l’entrée de la Radio, le président Klaus a profité de l’occasion pour rappeler ses souvenirs d’enfant, lui qui avait bientôt quatre ans en mai 1945 :

« A la différence de la majorité d’entre-vous, je n’étais pas loin d’ici il y a 65 ans de cela lorsque la radio a lancé son appel à l’aide. J’habitais alors avec mes parents à quelques pas d’ici, sur la place Tylovo, et comme petit enfant je commençais déjà à percevoir l’ambiance de l’époque. Suffisamment pour comprendre que la situation était dramatique, et j’étais là aussi lorsque des barricades ont été élevées à l’angle des rues Jugoslávská et Bělehradská. Ce sont des moments qu’il n’est pas possible d’oublier. »

Après le chef de l’Etat, le président du Sénat, Přemysl Sobotka, a pris la parole devant la centaine de gens présents, notamment pour rappeler le rôle prépondérant de la radio dans l’histoire du pays au XXe siècle :

« Nous sommes rassemblés en ce jour mémorable devant le bâtiment de la radio rue Vinohradská, dont la construction a été achevée en 1931. L’année prochaine, nous célèbrerons donc le 80e anniversaire de la mise en service d’un bâtiment qui a joué un rôle vraiment fondamental dans l’histoire contemporaine de notre pays. Je rappellerai avant tout septembre 1938 et le premier appel historique à la mobilisation de l’armée tchécoslovaque ainsi que l’amer mois d’août 1968 lorsque de nombreux Tchèques ont sacrifié leur vie dans leur volonté d’exprimer leur opposition à l’occupation soviétique. »

Přemysl Sobotka
« Nous sommes aujourd’hui rassemblés d’abord pour commémorer le 65e anniversaire du début de l’insurrection de Prague en mai 1945, marqué par l’appel à l’aide lancé par la radio. Mais tous les événements tragiques qui sont liés à ce bâtiment ont toujours eu un dénominateur commun : la lutte contre le totalitarisme, la lutte pour la démocratie. C’est pourquoi il convient d’honorer la mémoire de tous ceux qui sont tombés dans les combats pour la radio et exprimer le vœu que plus jamais de sang ne coulera pour notre liberté devant le bâtiment de la radio. »

Jan Fischer
Enfin, le Premier ministre, Jan Fischer, a rappelé que l’insurrection de Prague détruit le mythe selon lequel les Tchèques n’ont jamais combattu dans leur histoire. Mais, selon le chef du gouvernement, plus souvent que de la volonté politique, la liberté et l’indépendance du peuple tchèque ont dépendu du courage et de la volonté des individus tchèques eux-mêmes.

Photos : Kristýna Maková