Ce que coûte le chômage à l'Etat tchèque

Le chômage à l'Etat tchèque, source: CTK

La lutte inefficiente contre le chômage en Tchéquie a commencé à déranger sérieusement les comptables des deniers publics. Omar Mounir.

Le chômage à l'Etat tchèque,  source: CTK
On donne l'air enfin de s'apercevoir que le chômage coûte cher. Les indemnités pour les deux premiers mois de chômage, l'Etat se trouve désormais dans l'obligation de les payer à plus de 500 000 chômeurs. Pour cette année, la facture se monte déjà à 1,22 milliards de couronnes (4 066 000 euros), soit le cinquième de la somme prévue au titre de 2003.

« A ce rythme, l'Etat va dépasser, de plus d'un milliard de couronnes, les 6,3 milliards planifiés à cet effet », déclare David Marek de la société Patria Online.

Rappelons que le chômage a dépassé, au mois de février, la barre psychologique des 10% pour se maintenir, mordicus, au taux de 10,2%. De plus, les perspectives immédiates ne semblent guère réjouissantes. Un expert bancaire considère que les nombreux licenciements que font les grandes entreprises épongeraient l'effet des recrutements qu'apporte la belle saison dans le bâtiment, l'agriculture et les services forestiers.

Le coupable dans cela est l'actuelle crise économique mondiale ; elle se fait déjà sentir en Tchéquie, alors qu'en Irak, on n'a pas encore tiré le premier coup de feu. C'est que la demande des produits tchèques sur le marché international baisse, alors que les industriels nationaux font face à la pression grandissante des salaires. « Si rien n'est fait d'ici l'été, il faut s'attendre à un record historique en matière de chômage », déclare Pavel Sobicek de Bank HVB.

A l'heure actuelle, 538 000 demandeurs d'emploi sont inscrits dans les différents bureaux de placement. Et, pour toute offre d'emploi, il y a 13 postulants. La situation est la plus critique dans le district de Most, en Bohême du nord, où le chômage dépasse 20%, et où, pour chaque poste vaquant, il y a de 55 à 70 demandeurs. Dans plus de 25 districts, le chômage dépasse 12%.

Le gouvernement actuel, avec à sa tête la social-démocratie, laquelle a pourtant toujours fait de la lutte contre le chômage son cheval de bataille électoral, ne trouve pas de parade à l'endémie des sans-emplois.

Auteur: Omar Mounir
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