Bilan positif du système revisité de l’aide sociale à l’enfance

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L’entrée en vigueur, en janvier dernier, de l’amendement à la loi devant permettre de modifier en profondeur le système d’aide sociale à l’enfance, a eu pour conséquence une augmentation sensible du nombre de familles et de parents d’accueil. Leur nombre est ainsi passé de 9 100 à 9 700 depuis le début de l’année 2013. Le but de l’amendement en question relatif à la protection sociale et juridique de l’enfant était précisément de réduire le nombre d’enfants en difficulté grandissant dans divers centres d’accueil.

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Le nombre des familles d’accueil, dont le rôle est de s’occuper temporairement d’enfants avant que ceux-ci intègrent une famille adoptive ou retrouvent leur famille biologique, pourrait encore augmenter. Depuis le mois de janvier, de meilleurs services leur sont attribués, comme par exemple une augmentation des compensations financières, désormais appelées juridiquement ‘rémunérations’. Les familles d’accueil, qui s’occupent de façon permanente d’enfants, obtiennent de la part de l’Etat 8 000 couronnes par mois (environ 296 euros) pour un enfant, 12 000 couronnes par mois (environ 444 euros) pour deux enfants et 20 000 couronnes (environ 740 euros) pour trois enfants. Alena Štefková et son mari accueillent au total sept enfants. Cinq d’entre eux vont encore à l’école primaire, les deux autres sont au collège. Les Štefkovi, qui ont décidé de devenir famille d’accueil lorsque leurs propres enfants ont quitté le foyer familial, se félicitent de ces nouveautés législatives. Alena Štefková :

« Les services pour les familles d’accueil sont certainement plus accessibles à présent, ou, du moins, on entend davantage parler de ces services. Il y a plus d’offres de leur part. Avant, cela n’était pas le cas. Par le passé, si nous avions besoin d’un service, ou si nous avions un problème, nous devions trouver nous-mêmes le spécialiste nécessaire. »

L’Etat peut également verser aux familles d’accueil une contribution financière, à hauteur de 7 000 couronnes (260 euros), afin d’aider à organiser des vacances pour toute la famille. La nouveauté de l’amendement de janvier concerne également la mise en place de familles d’accueil à courte durée déterminée, destinées dans la majorité des cas à des nourrissons, mais qui ne sont, pour l’instant, qu’une centaine au total. Plusieurs dizaines d’autres familles sont actuellement en attente d’approbation. Pour Kateřina Jirková, la directrice du Département des Affaires sociales et familiales du ministère du Travail et des Affaires sociales, il s’agit toutefois d’un incontestable succès :

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« L’idéal serait d’avoir environ cinq cents de ces familles d’accueil temporaires, mais, de façon frappante, cette augmentation du nombre de familles d’accueil est toutefois plus élevée que prévu. »

Les familles d’accueil à courte durée déterminée obtiennent, quant à elles, un versement de 20 000 couronnes par mois (740 euros) lorsqu’elles s’occupent d’un enfant et de 24 000 couronnes (888 euros), lorsqu’elles n’ont pas d’enfants à charge. D’après les informations révélées par la Ligue des droits de l’homme, les frais concernant les soins des enfants placés dans des familles d’accueil sont deux fois moins élevés que les frais relatifs aux soins des enfants dans des centres d’accueil. A titre de comparaison, un enfant placé dans un centre d’accueil coûte 448 000 couronnes par an (près de 16 600 euros), tandis qu’un enfant placé dans une famille d’accueil près de 240 000 couronnes (8 000 euros).

Monika Stránská, une des pionnières en la matière, est devenue parent d’accueil à courte durée déterminée il y a six ans. Elle s’est occupée jusqu’à présent de sept nourrissons. Actuellement, elle prend soin d’un nourrisson de cinq jours abandonné par ses parents biologiques. Monika Stránská : « Lorsque vous allez chercher l’enfant à la maternité ou qu’on vous l’amène directement, il faut se dire que ce que vous faites, vous le faites pour aider l’enfant tout simplement. Lorsque viennent les nouveaux parents, c’est vraiment très beau. »

Malgré ces améliorations, près de 10 000 enfants restent encore dans des centres spécialisés d’accueil. Les experts en la matière mettent en garde contre l’apparition de ce que l’on appelle la privation psychologique : comportement provoqué par l’absence à long terme d’impulsions psychologiques et d’un environnement stimulant.

Cette année, la région de Moravie-Silésie a enregistré un nombre de trente enfants au sein des familles d’accueil à courte durée. Désormais, vingt-cinq d’entre eux ont déjà trouvé une nouvelle famille.