Avigdor Dagan, né Viktor Fischl et ancien conseiller de Jan Masaryk émigré en Israël, disparaît à l'âge de 94 ans

Viktor Fischl (Foto: CTK)

On termine cette émission avec la triste disparition de Viktor Fischl, écrivain et diplomate, né en 1912 dans une famille juive à Hradec Kralove en Bohême de l'Est, et parti de la Tchécoslovaquie communiste pour rejoindre Israël en 1949. Retour sur le parcours de cet homme de lettres.

Viktor Fischl  (Foto: CTK)
Exilé d'abord en Angleterre pour fuir les nazis après des études à l'université Charles de Prague, Viktor Fischl rencontre en 1939 à Londres Jan Masaryk, futur ministre des Affaires étrangères tchécoslovaque, dont il restera le premier conseiller jusqu'à son tragique décès.

Avigdor Dagan, c'est le nom que choisit ensuite Viktor Fischl lorsqu'il quitte la Tchécoslovaquie communiste pour l'Etat hébreu, où il s'installe en octobre 1949. A partir de 1955 et jusqu'en 1977, Avigdor Dagan occupe diverses fonctions dans plusieurs ambassades israéliennes, notamment au Japon, en Pologne, en Autriche et en Yougoslavie.

Sous le nom de Viktor Fischl, il avait déjà publié plusieurs ouvrages en Tchécoslovaquie, dont un recueil de poèmes, Les mélodies hébraïques, pour lequel il reçut en 1936 le prix de poésie de la maison d'édition Melantrich. Après la guerre et son retour de Grande-Bretagne, il se voit décerner le prix du Club littéraire européen pour son roman intitulé Chanson sur le regret. Mais déjà, les communistes au pouvoir en empêchent la publication.

Avigdor Dagan devra donc attendre la chute du régime pour revoir sa Bohême natale et voir enfin ses livres publiés en tchèque, la langue dans laquelle il n'a jamais cessé d'écrire. Les Bouffons du roi restera sans doute son plus grand succès littéraire. Ce livre basé en partie sur les récits de son frère survivant des camps de concentration est publié d'abord en hébreu en 1982 avant de sortir en tchèque juste après la révolution de velours. Un livre dont les droits ont été achetés par le réalisateur Milos Forman.

En 2004, Avigdor Dagan reçoit à Prague le prix Jaroslav Seifert pour l'ensemble de son oeuvre. Un an plus tard, il se voit attribué le prix Gratias Agit, remis aux personnalités qui contribuent à donner une bonne image de la République tchèque à l'étranger. Déjà malade, il n'avait pu venir à Prague recevoir son prix.