Au Centre tchèque de Paris, le Cénacle européen renoue avec les débats intellectuels de l’époque balzacienne

Centre tchèque de Paris, photo: Google Maps

« Le divorce tchécoslovaque – repoussoir ou modèle ? », ce sujet ouvrira, le 1er février, un cycle de débats proposé par le Centre tchèque, situé au cœur du Quartier Latin, à Paris. Ainsi, tous les premiers vendredis du mois, des personnalités tchèques et françaises discuteront, avec le public, dans une ambiance conviviale et décontractée, sur des thèmes d’actualité : politiques, économiques, culturels et sociaux. Un concept inventé par Michael Wellner-Pospíšil qui a repris, après une pause de cinq ans, ses fonctions du directeur de Centre tchèque de Paris. Il a expliqué au micro de Radio Prague.

Centre tchèque de Paris,  photo: Google Maps
« Nous lançons ainsi un nouveau programme intitulé le Cénacle européen du Centre tchèque. Pourquoi le Cénacle ? C’est ainsi que Balzac avait baptisé les célèbres rencontres des intellectuels de son époque consacrées aux problèmes de la société d’alors. Il s’agissait de véritables échanges intellectuels menés au sein d’un cercle fermé, alors que nous, nous voulons, au contraire, ouvrir ces débats au grand public. Il y a encore une raison qui explique que j’ai choisi le mot Cénacle : à proximité du Centre tchèque se trouve la rue Visconti où Balzac avait jadis installé son imprimerie. Cela m’a donné l’idée de lancer ce cycle de débats sur des problèmes d’actualité qui se veut être à la fois spécialisé et ouvert au public, y compris le public non-universitaire. Pour voir comment ces problèmes sont abordés en République tchèque, en France et dans d’autres pays encore, nous ferons intervenir des experts tchèques et français. »

Ce nouveau cycle de débats sera inauguré ce vendredi 1er février, par une soirée intitulée « Divorces de velours ? ». Michael Wellner-Pospíšil explique pourquoi ces « divorces » au pluriel :

Michael Wellner-Pospíšil,  photo: ČT
« Ce titre évoque évidemment le 20e anniversaire de la scission de la Tchécoslovaquie, événement qui inspire d’autres peuples qui veulent également se séparer, comme les Espagnols, les Ecossais, les Belges... Ils semblent assez fascinées par ce ‘divorce de velours’ entre les Tchèques et les Slovaques réalisé il y a tout juste vingt ans. Nous organisons cette soirée en collaboration avec Sciences-Po Paris et notamment avec Jacques Rupnik, politologue qui est notre ami et voisin, car Sciences-Po se trouve également à deux pas du Centre tchèque. Avec d’autres invités également, parmi lesquels le directeur de l’Institut des relations internationales de Prague, Petr Drulák, et le journaliste Martin Šimečka, nous discuterons donc du fait si la partition de la Tchécoslovaquie peut servir de modèle pour d’autres pays. »

Dans un mois, le 1er mars prochain, le Cénacle européen du Centre tchèque de Paris proposera un débat sur les systèmes tchèque et français de financement du cinéma :

Photo: Archives de ČRo7
« Pour cette soirée-là, nous allons inviter Kateřina Černá, directrice de l’une des principales maisons de production en République tchèque, Negativ Film Productions, et le réalisateur et directeur de Why Not Productions Christophe Honoré. Ils ont coproduit le film les ‘Bien-aimés’, où jouent Catherine Deneuve et Miloš Forman. Ce sera l’occasion de comparer les différents systèmes de subvention de l’Etat à la production cinématographique, de parler aussi du manque de ce soutien. Au cours des autres débats que nous préparons, l’économiste Tomáš Sedláček présentera son livre ‘L’économie du bien et du mal’ qui paraîtra prochainement en français, nous traiterons ensuite des thèmes liés à la population rom, aux mariages homosexuels, aux différents systèmes de santé et d’éducation ou encore au problème des SDF. »

Le Cénacle européen a établi un partenariat avec France Culture et le site presseurop.eu, dont certains journalistes animeront les débats. Nous reviendrons, avec Michael Wellner-Pospíšil, sur la programmation du Centre tchèque de Paris dans notre prochaine rubrique Panorama.