Au Centre des congrès, on voyage à travers l'histoire en dansant et en chantant

Le Bal

Côté théâtre, l'été ressemble, dans de nombreuses villes tchèques, à une période de "vaches maigres". Mais pas à Prague : parmi les grands événements estivaux, le festival Shakespeare, qui met en scène, chaque année, les vedettes les plus brillantes du théâtre tchèque, et ceci, en plus, dans le magnifique cadre du Château de Prague. Ceux qui préfèrent la musique et la danse au drame, sont invités, d'ici à fin août, au Centre des congrès, à l'adaptation tchèque de la comédie musicale française, Le Bal.

Depuis sa création, à Paris, au début des années 1980, par le metteur en scène Jean-Claude Penchenat, Le Bal a fait le tour du monde et déçu très peu de spectateurs. Son histoire se passe, effectivement, au bal : dans un café dansant. On y retrouve un groupe d'hommes et de femmes, venus se distraire et, on ne sait jamais, trouver le grand amour. Chacun d'entre eux a ses traits caractéristiques, sa manière de s'habiller, chacun représente un certain type humain. Chacun est drôle à sa façon... Et voilà, ces danseurs occasionnels défilent devant nous et vivent, sur le parquet, leurs destins, tantôt rigolos, tantôt tragiques. Sans prononcer, deux heures durant, un seul mot, ils racontent, à part leur propre vie, aussi celle de leur pays. Ainsi, les comédiens de Budapest ont séduit, il y a quelques années, le public européen avec leur Bal à la hongroise, et, l'année dernière, leurs collègues de Bratislava, ont remporté un succès fou sur la scène du Théâtre des Etats, à Prague, avec Le Bal slovaque, ou plutôt tchécoslovaque... A travers les chansons, la danse et les sketchs, ils ont rappelé aux spectateurs les grands moments de l'histoire de l'ancienne Tchécoslovaquie : l'entre-deux-guerres, le fascisme, le communisme, l'occupation de 1968, les fameux matchs de hockey sur glace joués contre les Soviétiques, la Révolution de velours, la partition de la Tchécoslovaquie et le début du nouveau millénaire...

S'inspirant du célèbre film Le Bal, du réalisateur italien Ettore Scola, et aussi du spectacle slovaque, les comédiens et chanteurs tchèques présentent alors, cet été, leur Bal à eux. A quoi ressemble donc ce café dansant... de Prague, peut-être ? Une question pour Vaclav Richter qui a assisté à la première du Bal, au Centre des congrès.

"A vrai dire, mes impressions sont assez médiocres... C'est un spectacle très difficile à monter comme il faut. Forcément, on doit le comparer aux versions précédentes, notamment au film d'Ettore Scola, qui était extraordinaire et qui reste gravé dans la mémoire du public. Dans l'adaptation pragoise, on voit de jeunes acteurs et danseurs talentueux, mais pour ce spectacle, il faut réunir plusieurs talents : il faut savoir bien danser, bien chanter et surtout, bien jouer de la pantomime. Tous ces dons, on les trouve rarement chez une seule personne... Donc, il aurait fallu trouver des artistes d'excellent niveau. Bref, le spectacle méritait plus d'investissement, à mon sens."

Auteur: Magdalena Segertová
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