Attentat organisé en 1957 par les services secrets tchécoslovaques contre le préfet du Bas-Rhin enfin élucidé

L'Institut de documentation et d'enquête sur les crimes du communisme a terminé l'enquête sur un attentat à la bombe organisée il y a 48 ans par les services secrets tchécoslovaques contre le préfet du Bas-Rhin, André-Marie Trémeaud. Le porte-parole de l'Institut, Jan Srb, élucide l'arrière-plan de l'opération :

« Les services secrets tchécoslovaques se trouvaient derrière l'attentat organisé contre le préfet du Bas-Rhin de l'époque et dont avait été victime l'épouse du préfet, Henriette Trémeaud. Le sens, l'idée de cet acte terroriste était de troubler les rapports des alliés au sein de l'intégration européenne naissante, après la guerre. L'Europe était divisée par le rideau de fer et les anciens adversaires à l'Ouest commençaient à devenir les alliés. Ce qui était dur à digérer pour les régimes communistes à l'Est. L'attentat a été situé, exprès, dans la région d'Alsace-Lorraine, un territoire qui, à maintes reprises dans le passé, a divisé l'Allemagne et la France. On a construit un engin explosif dissimulé dans une boîte à cigares, posté le 13 mai 1957 à Paris par un agent secret tchécoslovaque. Trois jours plus tard, l'épouse du préfet, Mme Henriette Trémeaud, a été tuée par une puissante explosion, après avoir ouvert le colis piégé. »

Quelles étaient les conséquences de l'attentat, à l'époque ?

« L'attentat réalisé par les services secrets tchécoslovaques et commandé par le KGB soviétique devait passer pour une action de néo-nazis allemands, mais les autorités françaises ont facilement décelé l'intrigue, néanmoins elles n'avaient pas la possibilité de punir les coupables, car les agents envoyés sur le territoire français spécialement pour organiser l'attentat, l'avaient quitté tout de suite après. »

Les noms des agents sont aujourd'hui connus, seront-ils inculpés ?

« L'enquête s'est poursuivie pendant plusieurs années, il y avait beaucoup de demande d'aide juridique, non seulement en France, mais aussi aux Etats-Unis. Fin novembre, le Bureau d'enquête sur les crimes du communisme a clos l'enquête par la proposition de poursuivre en justice deux anciens agents secrets : les deux autres directement impliqués dans l'opération sont morts. Les deux qui sont en vie sont accusés de meurtre et de complicité de meurtre. »