Attentat de Nice : la République tchèque solidaire de la France

Attentat de Nice, photo: ČTK

Suite à l’évènement tragique survenu dans la nuit de jeudi à Nice, les représentants de la scène politique tchèque ont unanimement condamné l’attentat, qui, selon un bilan provisoire, a fait 84 victimes et des dizaines de blessés graves. Ce vendredi matin, le drapeau a été mis en berne à l’ambassade de France à Prague, où une minute de silence a été observée dans l’après-midi.

Attentat de Nice,  photo: ČTK
« Il y a tout de suite eu un grand chaos. Personne ne savait ce qui se passait. Sur cette promenade des Anglais, il y a habituellement des familles avec des enfants en bas âge, avec des poussettes, des gens du monde entier, des jeunes et des plus âgés. Tout Nice se rencontre là-bas. Donc tout le monde a commencé à s’enfuir dans la panique sans savoir où aller. Nous avons finalement trouvé refuge dans un restaurant où on s’est barricadé, sans savoir pour autant ce qu’il se passait vraiment. »

Tel est le témoignage d’Alžběta Pražanová, une Tchèque présente ce jeudi soir à Nice, sur la promenade des Anglais, où un individu a foncé avec un camion dans la foule lors de la fête nationale du 14 juillet, peu après le traditionnel feu d’artifice. Une autre Tchèque, Jana Křížová, qui réside à quelques pas du lieu du drame a indiqué à la Radio publique tchèque :

Attentat de Nice,  photo: ČTK
« Nous étions tranquillement assis dans un bar sur la promenade des Anglais, quand mes amies ont commencé à crier. La chanteuse du bar a dit au micro que l’on devait tous fuir immédiatement. Tout le monde s’est sauvé. On ne savait pas où l’on devait se sauver, la majorité des gens ne savait pas pourquoi, mais tout le monde fuyait. »

Dans les heures qui ont suivi le drame, les politiciens tchèques, quelle que soit leur couleur politique, ont commencé à exprimer des mots de tristesse, de condamnation et de soutien. Le ministre de la Culture, le chrétien-démocrate Daniel Herman, a été un des premiers à se rendre devant l’ambassade de France à Prague, où il a allumé une bougie :

Attentat de Nice,  photo: ČTK
« Je suis choqué par cette nouvelle de l’attentat terroriste à Nice. C’est vraiment un crime abominable. J’ai écrit sur Twitter que ce n’était pas le choc de deux cultures mais un affrontement avec la barbarie. Il n’est pas possible de tolérer cela. L’Europe est en guerre avec le terrorisme. Nous devons compter avec le fait que la violence est entrée dans nos vies, mais nous ne devons pas en être affaiblis. Une coopération internationale plus étroite est nécessaire, car il s’agit vraiment d’une guerre de l’Europe, du monde euro-atlantique contre le terrorisme. »

Le président de la République tchèque Miloš Zeman, ainsi que le premier ministre Bohuslav Sobotka ont condamné l’attentat par le biais des réseaux sociaux. Jiří Ovčáček, le porte-parole du chef de l’Etat a ainsi écrit : « En lien avec la terreur perpétrée à Nice, le président de la République exprime une immense tristesse et ses condoléances aux victimes des familles. Le chef de l’Etat insiste sur le fait que ces séries d’attentats devraient conduire à des actions plus déterminées à l’encontre des terroristes ». De son côté le premier ministre Bohuslav Sobotka a écrit sur son compte Twitter: « Je suis terriblement désolé pour la perte inutile de ces vies humaines. La France peut compter sur notre soutien total et sur notre solidarité dans la lutte contre le terrorisme. Il faut vaincre sans pitié ce fanatisme dépravé, qui méprise les vies humaines ».

Attentat de Nice,  photo: ČTK
Les eurodéputés tchèques ont également tenu à exprimer leur solidarité. Ecoutons l’un d’entre eux, Pavel Telička :

« Aujourd’hui, je me sens Français. Je ressens une profonde compassion. En même temps, il s’agit d’un nouvel appel adressé à l’UE, à ses pays membres, à nous tous, afin de ne pas relâcher nos efforts dans les mesures que nous sommes progressivement en train d’adopter. »

Selon le ministre de l’Intérieur, Milan Chovanec, aucun Tchèque ne ferait partie des 84 victimes. Le social-démocrate a également précisé :

« Sur ordre du premier ministre, un groupe de renseignement s’est formé dans la matinée, incluant à la fois les services de renseignement et la police. Les policiers sont en contact avec leurs partenaires français. Pour l’instant nous ne disposons pas de plus d’informations. Même si l’individu ne semble pas avoir de liens avec la République tchèque, le président de la police a décidé de renforcer la présence policière à certains endroits, notamment lors des évènements sportifs ou culturels, qui se déroulent à Prague et dans d’autres villes de République tchèque. »

François Hollande,  photo: ČTK
Dès ce vendredi matin, de nombreuses personnes, voulant rendre hommage aux victimes, ont afflué devant l’ambassade de France à Prague, qui a mis à disposition du public un livre de condoléances de 14h00 à 17h00. Pour l’heure, on ne sait toujours pas si la visite du président François Hollande en République tchèque, prévue mercredi prochain, est maintenue.