Après Mao Tsé-toung, quatre Tchèques au sommet du Shisha Pangma

Shisha Pangma, photo: Dirk Groeger, Creative Commons 2.0

Avec ses 8046 mètres, le Shisha Pangma est le quatorzième sommet le plus haut de la planète. Le 10 octobre dernier, quatre alpinistes tchèques ont vaincu la montagne tibétaine dont le nom, en sanskrit, la langue des textes religieux hindous, signifie « le lieu du saint ». De retour au pays, Radek Jaros, l'un des membres de l'expédition, a raconté son aventure, cette ascension réalisée en style alpin, soit d'une seule traite, sans oxygène et sans l'aide de porteurs:

Shisha Pangma,  photo: Dirk Groeger,  Creative Commons 2.0
« Shisha Pangma est la seule montagne s'élevant à plus de 8000 mètres d'altitude située entièrement sur le sol tibétain. Des quatorze sommets à plus de 8000 mètres, c'est aussi celui qui est le plus bas, ainsi que le dernier à avoir été conquis par l'homme, essentiellement à cause de l'occupation chinoise du Tibet. Pendant longtemps, les frontières du Tibet sont restées fermées, infranchissables. Aujourd'hui, par la voie dite classique, Shisha Pangma est l'un des 8000 mètres les plus gravis. En revanche, par la face sud-ouest que nous avons empruntée, les ascensions sont beaucoup plus rares. »

Le sommet du Shisha Pangma fut conquis pour la première fois en 1964. Une expédition chinoise forte de 195 personnes, regroupant alpinistes, scientifiques, cartographes, géologues, physiologistes, géophysiciens et autres, se lança dans son ascension. Dix membres atteindront le sommet pour y déposer un buste de Mao Tsé-toung et le drapeau aux cinq étoiles jaunes sur fond rouge. C'est cette route chinoise passant par la face nord-ouest et l'arête nord qui est aujourd'hui considérée comme la voie classique, la plus accessible. En revanche, la face sud-ouest s'avère, elle, plus délicate et exigeante. Radek Jaros témoigne :

Radek Jaros
« Au début de l'ascension, après seulement 200 mètres, nous avons été surpris par la déclivité de la voie, la raideur de la pente. Nous avons alors compris que ce serait très diffcile jusqu'au sommet. La deuxième chose qui nous a surpris, c'est qu'il y avait toujours quelque chose qui déboulait, tombait d'en haut. C'était dangereux. C'est pourquoi, par exemple, entre 6300 et 6700 mètres d'altitude environ, nous avons préféré contourner un pic de 300 mètres et emprunter une autre voie que celle que nous avions planifiée. A cet endroit précis, avec les cailloux qui dégringolaient, suivre nos plans aurait été trop dangereux. »

Retrouvez l'intégralité de l'entretien avec Radek Jaros et la suite de l'ascension du Shisha Pangma lundi et mardi prochains dans notre rubrique sportive.