Amillia Taylor ? Les médecins tchèques connaissent...

Amillia Taylor, photo: CTK

On les appelle des « bébés miracle ». Chaque année, fin mai, on les voit courir et jouer dans le jardin de la clinique pragoise, communément appelée Chez Apollinaire qui est un des douze pôles périnatologiques en République tchèque. Ce sont les infirmières de Chez Apollinaire qui ont incité ce genre de rencontres annuelles d'enfants nés prématurément avec leurs parents, rencontres encourageantes notamment pour ces derniers, soucieux de l'état de santé de leurs rejetons.

Amillia Taylor,  photo: CTK
Les parents de Jakub, pesant 850 grammes à sa naissance, peuvent presque être soulagés : « Au début il s'est assis et a marché plus tard que les autres enfants, mais maintenant, ça va très bien, il a tout rattrapé », explique sa mère et le petit garçon, lui-même ajoute fièrement : « Je vais à la maternelle, je fais du vélo et du ski. Je vais bientôt avoir 4 ans ! » Alena, 5 ans, ne va pas aussi bien... « Elle a des problèmes et vue et de digestion, son gros intestin ne mesure que 20cm », raconte la mère de la fillette.

Le cas d'Amillia Taylor, née aux Etats-Unis à 21 semaines et six jours de grossesse et qui vient de quitter l'hôpital de Miami, a relancé, en République tchèque aussi, le débat sur le seuil de viabilité des prématurés. « Est-il éthique de sauver des bébés prématurés à tout prix ? », s'interroge le journaliste Bob Fliedr dans Lidove noviny, en se demandant si, à la lumière de ce progrès de la science, la définition de l'avortement ne doit pas être modifiée.

Dans ce même journal, Karel Liska, spécialiste en néonatologie, replace dans le contexte plus large les chiffres relatifs à la situation en République tchèque. Ici, le seuil de viabilité d'un bébé a été fixée à 24 semaines ( il est de 25 semaines en Suisse et aux Pays-Bas), mais il ne s'agit pas d'une règle absolue : les médecins de Chez Apollinaire ont réussi à sauver plusieurs nouveaux-nés, mis au monde à la 22e semaine de grossesse, dont le plus petit n'a pesé que 370 grammes. Chaque cas est individuel, souligne Karel Liska. Comme il explique, dans ces cas extrêmes, où le bébé naît avant la 24e semaine, les spécialistes n'interviennent que suite à une demande formelle des parents, conscients de tous les risques que l'enfant pourra courir. D'autre cas spécifiques sont ceux des mères souffrant de problèmes de fécondité. Globalement, le nombre de prématurés en RT est en progression constante : actuellement, sur les 100 000 accouchements enregistrés chaque année, on compte quelque 7000 bébés pesant moins de 2,5kg. A noter également que le taux de mortalité à la naissance est ici un des plus bas dans le monde. Seuls les pays nordiques font mieux.