A Genève on aime la musique classique tchèque
Gaëtane Prouvost est une violoniste française formée à Paris et à New York. Actuellement, elle habite Genève. Il y a peu, elle a enregistré avec son trio du Léman un Trio d'Antonin Rejcha, en première mondiale, et le cycle Dumky d'Antonin Dvorak. Dans l'avenir, son ensemble voudrait donner des concerts dans des châteaux tchèques. Astrid Hofmanova a téléphoné à Gaëtane Prouvost pour lui demander quelles étaient les origines de son amour de la musique classique tchèque.
« L'origine est dans mon goût pour les musiciens que l'on assimile maintenant aux musiciens classiques mais qui ont pris leur source dans les musiques populaires. Immédiatement, je me suis penchée vers l'Europe centrale. Prague s'est présentée comme l'élément décisif, car toute l'histoire de la Tchéquie ou de la Slovaquie montre cette volonté d'indépendance par rapport à la domination de la culture allemande, volonté de faire resurgir un patrimoine national. Je me suis penchée particulièrement sur Smetana et Dvorak, puis sur Rejcha, pour voir comment ces compositeurs ont voulu dépasser les limites qui leur étaient imposées. »
Grâce à la musique, Mme Gaëtane Prouvost et son trio ont eu l'occasion de découvrir, aussi, la République tchèque. Elle a entrepris plusieurs voyages en Tchéquie, car son amour pour la musique classique tchèque ne date pas d'hier...
« Mon amour pour la musique classique tchèque remonte à vingt-cinq ans à peu près. Sa base est mon amour de la danse, du rythme de la musique traditionnelle folklorique. J'ai examiné comment les compositeurs que j'interprétais en tant que violoniste ont fait pour sublimer ces bases-là. Prague m'intéresse parce qu'il y a à la fois le caractère germanique, mais il y a, aussi, le fait que Prague fut la capitale du Saint Empire romain, toutes ces origines latines et puis, il y a bien évidemment l'élément slave. C'est cette multiplicité qui me fascine et le disque que je fais actuellement est un hommage à cette culture. Il y aura dans ce disque un très fameux trio Dumky de Dvorak et l'un des trios de Rejcha qui a été très peu enregistré, le cinquième des trios qui est tout à fait magnifique et que l'on a été heureux de découvrir grâce au manuscrit que j'ai découvert à la bibliothèque nationale. »
Le trio du Léman voudrait donner des concerts dans des châteaux de Bohême. Mme Prouvost a fait déjà la première démarche...
« Nous sommes en contact avec les châteaux d'Opocno et de Nelahozeves. Pour le moment je suis juste au premier contact et j'espère beaucoup leur proposer différents programmes soit de la musique française, soit le programme que nous faisons de la musique tchèque. »