40e anniversaire de l’Union des Bataillons auxiliaires techniques

Photo: Lubomír Světnička, www.natoaktual.cz

C’est au printemps de l’année 1968 que l’Union des Bataillons auxiliaires techniques de l’Armée populaire tchécoslovaque a été fondée à Prague. Ce mercredi, une réunion solennelle de l’Union, des représentants de l’Armée tchèque et des représentants de la région de Bohême centrale a eu lieu dans la grande salle du palais Žofín, sur l’île Sophie.

Les activités de l’Union des Bataillons auxiliaires techniques (PTP en tchèque) ont été bien vite interdites à la fin du Printemps de Prague, après l’entrée des armées du Pacte de Varsovie, le 21 août 1968, sur le territoire de la Tchécoslovaquie. Ce n’est qu’après la chute du communisme en 1989 que l’union a pu renaître officiellement. Dès novembre 1989, le comité de préparation s’est réuni pour décider de la tenue du congrès national des « pétépák » (appellation argotique des membres des bataillons auxiliaires techniques) à Prague. Le congrès a eu lieu au mois de février 1990 avec la participation de 3 500 anciens membres de ces bataillons. Certains anciens camarades de misère se sont revus après 50 ans. Les délégués du congrès ont ainsi posé les bases d’une organisation qui fête cette année son 40e anniversaire. Aujourd’hui, l’Union des Bataillons auxiliaires techniques est dirigée par le Conseil général et son président. L’union compte actuellement dans les 8 000 membres représentant environ 12 000 anciens « soldats » des PTP. Au fait, qui faisait donc partie de ces PTP qu’on appelait aussi les « barons noirs » car ils disposaient de plus d’argent que les simples conscrits en recevant un salaire pourtant dérisoire ? De 1950 à 1954, après la prise du pouvoir par les communistes, c’étaient tous les « ennemis du régime » (véritables ou présumés), des jeunes appelés, mais aussi des personnes plus âgées : les prêtres qui n’étaient plus dispensés du service militaire, les soldats des unités étrangères de l’Armée tchécoslovaque, les soldats de l’armée allemande incorporés parce qu’ils étaient issus de mariages mixtes tchéco-allemands avant l’annexion des Sudètes par le Reich. Ils n’étaient pas armés et étaient affectés à de dures besognes, dans les mines, les carrières, sur les chantiers des chemins de fer ou autres, où il s’agissait plutôt de camps de travail forcé. Leur condition n’était guère enviable comme le dit un ancien « baron noir » entre 1952 et 1955 du nom de Viška, présent ce mercredi à la réunion solennelle de l’Union des Bataillons auxiliaires techniques :

« Les débuts n’étaient pas faciles, car quand on arrivait au puit et qu’on était pas habitué aux conditions qui régnaient à la mine, c’était vraiment mauvais. On s’y habituait peu à peu et cela dépendait de l’équipe, et comme en général les barons noirs étaient très unis, cela devenait assez supportable. »

Après la Révolution de velours, les membres des Bataillons auxiliaires techniques, grâce surtout aux activités de leur union, ont été réhabilités et touchent un petit supplément à leur pension retraite.