20 ans depuis la dissolution du Pacte de Varsovie

La conférence « Une Europe unie et libre ? », photo: CTK

Il y a vingt ans, le 1er juillet 1991, le Pacte de Varsovie était dissout à Prague. Pour célébrer l’anniversaire de la fin de l’alliance militaire du bloc communiste dirigée par Moscou, une conférence internationale était organisée lundi et mardi au ministère tchèque des Affaires étrangères, dans le même bâtiment où la dissolution du Pacte a été signée.

La conférence « Une Europe unie et libre ? »,  photo: CTK
« A partir de maintenant, le Pacte de Varsovie n’existe plus » : c’est Václav Havel, alors président de la Tchécoslovaquie qui prononce ces mots après la cérémonie des signatures des représentants des pays du Pacte défunt.

Vingt ans plus tard, à cause de sa trop fragile santé, Václav Havel n’a pu être présent à la conférence organisée cette semaine, mais il a fait parvenir un mot dans lequel il rappelle que même pendant la période qui a suivi la chute du rideau de fer, la dissolution du Pacte de Varsovie était restée un tabou, « c’était pour ainsi dire le dernier tabou ».

Aleš Knížek
36 ans après sa fondation, le Pacte était finalement dissout à Prague, un moment historique comme le rappelle Aleš Knížek, directeur de l’institut tchèque d’histoire militaire :

« Il faut continuer à rappeler qu’il y a vingt ans les yeux du monde étaient tournés vers Prague, où s’est effondré le pacte militaire qui était le bras armé de ce bloc. Ce sont des politiciens tchèques comme Václav Havel, Luboš Dobrovský, Jaroslav Šedivý et des généraux comme le général Ducháček qui ont réussi ce qui était presque impossible et à faire en sorte que ce pacte qui faisait trembler le monde démocratique cesse d’exister. »

Paul Wolfowitz
La conférence organisée au ministère était intitulée « Une Europe unie et libre ? » et a rassemblé plusieurs anciens responsables politiques comme l’ancien ministre français de la Défense Jean-Pierre Chevènement ou Paul Wolfowitz, faucon de l’administration Bush, qui a reproché aux Tchèques et à leurs voisins de ne pas assez s’engager dans le monde arabe et dans le soutien aux rebelles libyens :

« Je suis d’accord avec les récentes observations de l’ancien président Havel : cela va être encore plus dur pour ces pays de créer des institutions libres que pour les anciens pays communistes. Je pense que nous devons faire le maximum pour les aider. Et je dois dire que je suis franchement surpris de voir que les anciens pays du Pacte de Varsovie, qui savent parfaitement ce que représente l’accès à la liberté et ses difficultés, semblent être largement absents. »

Et Paul Wolfowitz de regretter concrètement que de nombreux pays, dont les Etats-Unis, n’aient pas reconnu le conseil de transition libyen en tant que gouvernement légitime. En Europe, Prague fait partie de ceux qui, contrairement à Paris, Londres ou Berlin, préfèrent pour l'instant garder une certaine distance avec les opposants au colonel Kadhafi.

En République tchèque, cette semaine est celle de la Liberté, avec également la célébration d’un autre anniversaire, celui du départ du dernier soldat de l’armée soviétique, le 27 juin 1991.