L'Union européenne s'est ouverte à dix pays candidats

Le sommet de l'Union européenne à Copenhague, photo: CTK

Une nouvelle étape historique a commencé, vendredi dernier, pour dix pays candidats à l'adhésion à l'Union européenne dont la République tchèque. Les candidats ont mis fin aux négociations compliquées et ils pourront entrer à l'Union le 1er mai 2004.

The EU summit in Copenhagen,  photo: CTK
Les dernières heures du sommet de l'Union européenne à Copenhague ont été dramatiques. La délégation tchèque a été la dernière à accepter les conditions proposées par l'Union. C'est à cause des négociations avec la Pologne et la Tchéquie que le sommet devait être prolongé et le dîner officiel donné par la reine du Danemark annulé. Les négociateurs tchèques ont lutté jusqu'à la dernière minute et ont fini par obtenir 183 millions d'euros de subventions de plus ce qui était la deuxième plus grande augmentation obtenue après la Pologne. Pour justifier son intransigeance, la délégation tchèque disposait de plusieurs arguments dont la grogne des agriculteurs et le gain net, par habitant, qui serait inférieur, après l'élargissement, à ce qu'ont obtenu tous les autres pays candidats.

Quel est donc le résultat définitif des négociations? Entre les années 2004-2006 la Tchéquie recevra des fonds de l'Union, au total, 747 millions d'euros et le gain net atteindra, au cours de cette période, 83 euros par habitant. Ce dernier chiffre reste quand même le plus bas par rapport aux autres candidats mais il faut prendre en considération que sa situation économique place la Tchéquie en deuxième position parmi les pays candidats. Elle n'a pas besoin de subventions pour la liquidation des centrales nucléaires vétustes et, géographiquement, elle se trouvera, après l'élargissement, à l'intérieur de l'Union européenne. Elle n'aura pas donc l'obligation coûteuse de protéger les frontières de l'Union. Le seul chapitre dans lequel la République tchèque n'a pas réussi à imposer ces revendications est donc celui des transports de cabotage. Elle voulait obtenir pour les firmes tchèques de transport l'autorisation d'offrir leurs services dans les autres pays de l'Union mais cette revendication s'est heurtée au refus de l'Allemagne et de l'Autriche. La délégation autrichienne, elle, a réussi finalement à ajouter au Traité sur l'élargissement une déclaration engageant la Tchéquie et l'Autriche à respecter les accords sur la centrale de Temelin signés à Melk. Maigre résultat, vu le fait que l'Autriche a demandé d'abord que la violation éventuelle de ces accords puisse faire l'objet d'une plainte portée à la Cour européenne. Ces problèmes marginaux n'ont pas su ternir cependant le tableau de la satisfaction générale. La ministre autrichienne des Affaires étrangères, Benita Ferrero-Waldner, a exprimé cette satisfaction par les paroles suivantes:

"Je dois dire que c'était une journée longue et pas facile, avec des négociations quelquefois même dures. Mais à la fin de cette journée c'était un moment passionnant et émouvant quand les pays candidats célébraient avec nous leur future entrée à l'Union européenne. Je dois dire que c'était vraiment un moment historique après de longues années d'attente, après les années où les pays candidats ont fait beaucoup de réformes qui n'ont pas été faciles pour eux."