Il y a dix ans, la partition de la Tchécoslovaquie

Chers amis auditeurs, au 31 décembre, la Tchécoslovaquie aura disparu depuis 10 ans. Il y a avec moi au studio notre collègue Omar Mounir pour parler, à ce dixième anniversaire, de cette partition. Omar Mounir est l'auteur d'un ouvrage sur cette division de l'Etat tchécoslovaque, intitulé : « La partition de la Tchécoslovaquie » et publié aux éditions universitaires Quorum à Bruxelles. Dans cette première partie de l'entretien nous parlerons en bref des événements ayant conduit à la partition de l'Etat, entre 1990 et 1992.

Le drapeau slovaque et le drapeau tchèque
Resumé de l'entretien: « Le processus de déconstruction de la Tchécoslovaquie a commencé dès le 10 janvier 1990, lorsque, lors d'une réunion de l'Assemblée fédérale, le Président Vaclav Havel a demandé aux députés d'éliminer l'expression « socialiste » de l'appellation de la République, en sorte qu'il ne reste plus que République tchécoslovaque.

Députés tchèques et slovaques étaient d'accord, sauf que ces derniers ont demandé que le mot tchécoslovaque comporte un trait d'union entre « tchéco » et « slovaque ».

C'est de là que tout est parti. La Tchécoslovaquie allait disparaître au bout de trois ans. 1990 fut l'année de l'émotion. Des manifestants en Slovaquie ont dès janvier de cette année ont commencé à réclamer la souveraineté. Les Tchèques étaient choqués. Le président Vaclav Havel se fait volontiers pompier de la fédération. Rien à faire, le ton va monter.

En 1991, on a essayé de comprendre. La référence à l'histoire dans la presse est devenue monnaie courante. Des propositions de nature à conforter le besoin de souveraineté chez les Slovaques surgissaient de toutes parts. Mais déjà, on commençait à se demander si la fédération n'était pas finie.

L'année 1992 est l'année de la résignation. D'abord, parce qu'on avait le sentiment que l'irréparable était commis, tant les réparties entre les deux peuples n'étaient pas tendres. Ensuite, parce que, parmi les Tchèques, partisans irréductibles de la fédération, l'idée que peut-être une partition ne serait pas si mauvaise que cela avait commencé à faire jour. La Tchéquie n'aurait plus l'handicap slovaque pour aller vers l'Union européenne, et elle n'aurait plus de frontières avec la Russie ! La partition finit par être votée à l'Assemblée fédérale, des textes de lois vont être préparés dans la précipitation. Au 31 décembre 1992, minuit, la Tchécoslovaquie faisait partie du passé. »

Auteur: Omar Mounir
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