Il ne faut pas oublier l'holocauste

Mme Elisabeth Maxwell est historienne française. Son principal intérêt est tourné vers les relations judéo-chrétiennes et l'holocauste. Alena Gebertova l'a rencontrée pendant son actuel séjour à Prague, pour en savoir plus sur les motivations de cet intérêt.

Resumé de l'entretien: C'est parce que mon mari était Juif. J'ai été amenée dans un petit village en Ukraine subcarpatique, région qui a été redonnée après la guerre à la Russie. On est allé dans ce village dans les années soixante-dix et on n'y a trouvé aucun Juif. Avant la guerre, il y avait près de 2 500 Juifs. Cela m'a fait littéralement un choc physique. Puis je suis allée à Auschwitz...

J'ai ainsi réalisé ce qui était arrivé à sa famille. Après, j'ai commencé à faire la reconstruction de la généalogie de sa famille, ce qui m'a pris 5 ans. Il est resté peu de membres de sa famille... Avant, ils vivaient un peu partout, en Argentine, en Suisse, en Hollande. De la génération de mon mari, de ses parents et de ses grands-parents, 500 membres ont péri à Auschwitz et dans d'autres camps de concentration. J'y ai mis une petite étoile en face de tous les noms de ceux qui avaient été assassinés. C'était ma première entrée dans l'holocauste.

C'était une reconstruction douloureuse... Pendant la guerre, je n'étais plus une enfant. Plus tard, j'avais un regret de ne pas avoir su à l'époque ce qui se passait. Il est difficile pour moi de croire qu'en Allemagne, on ne le savait pas. Mais en France, c'était facile de ne pas le savoir.. Pour moi, les Juifs étaient une espèce d'abstraction religieuse. Je ne savais pas qu'il y avait des Juifs autour de moi.

J'était fâchée, triste et amère que je ne savais pas ce qui se passait à l'époque.