Une révision des subventions pourrait profiter aux grands groupes agricoles

Photo: Štěpánka Budková

Le ministère de l’Agriculture prépare une révision majeure du système d’attribution des subventions agricoles à partir de l’année prochaine. Sous la tutelle de Marian Jurečka (parti chrétien-démocrate), les nouveaux paramètres pourraient surtout profiter aux grands producteurs, comme le groupe Agrofert du ministre des Finances, Andrej Babiš, et ce au détriment des fermes familiales et des petits producteurs.

Photo: Štěpánka Budková
Jusqu’à présent, il faut avoir une vache pour cinq hectares pour pouvoir bénéficier des subventions du ministère de l’Agriculture. Après la modification qu’envisage le ministre Marian Jurečka, il faudrait avoir une vache pour trois hectares, et pour des agriculteurs écologiques, il s’agirait d’une vache sur 2,5 hectares pour obtenir des subventions publiques. Selon l’Association des agriculteurs privés, les nouvelles règles sont synonymes de liquidation pour les petits agriculteurs, car ceux-ci ne seront plus en mesure de respecter les nouveaux quotas sur le nombre minimum de vaches ou de moutons. Si ces producteurs à petite échelle s’éloignent effectivement de l’agriculture extensive, ils sont néanmoins dépendants des subventions.

L’Alliance des localités marginales (Svaz marginálních oblastí, SMO), qui réunit plus de 1 400 agriculteurs exploitant des terres moins fertiles, a noté que les projets du ministère vont à l’encontre de la résolution gouvernementale de 2010 qui prévoit une hausse de la part de la superficie agricole écologique de 15% d’ici à 2015, ce qui représenterait plus de 522 600 hectares. Au contraire, le ministère, lui, planifie une baisse de 25% de la superficie de la production écologique.

Pour le serveur echo24.cz, le secrétaire de l’Association des agriculteurs privés a remarqué que la stratégie du ministère semble favoriser la grande production industrielle qui pèse sur l’environnement de par son caractère extensif et parce qu’elle implique l’usage de plus d’engrais chimiques. Selon l’agriculteur cité par le serveur echo24.cz, les nouvelles règles profitent surtout aux grands exploiteurs et entreprises, à l’instar de celle du ministre des Finances, Andrej Babiš (mouvement ANO). Chez eux, les producteurs seront amenés à acheter plus d’engrais, plus de pesticides avant de leur revendre leur blé.

En réponse à ces critiques, le ministère de l’Agriculture nie les informations selon lesquelles la quantité de la superficie agricole écologique devrait baisser. Quant aux subventions, il rétorque qu’il s’agit d’une augmentation mininale du nombre d’animaux par hectare.