Textile : la société Veba en difficulté sur le marché africain

Photo: Archives de la soiété Veba

La société Veba Broumov, l’une des plus importantes du secteur du textile en République tchèque, est en crise et devrait licencier jusqu’à 120 employés avant la fin de l’année. C’est ce que rapporte l’édition de ce vendredi du quotidien Mladá fronta Dnes, qui évoque les difficultés auxquelles fait face l’entreprise sur le marché africain où elle exporte depuis une dizaine d’années du bazin, un tissu en coton qui y est très populaire.

Photo: Archives de la soiété Veba
Représentant de la société Veba pour l’Afrique de l’Ouest, Siaka Koné, un Malien installé en Tchéquie, avait déjà eu l’occasion pour Radio Prague de présenter les activités de cette firme basée à Broumov, au nord-est de la Bohême :

« Pendant longtemps, le bazin, qui est notre habit, notre tissu traditionnel, était connu comme le bazin allemand. Il nous a fallu beaucoup d’efforts auprès des clients pour leur faire accepter la marque tchèque. Mais aujourd’hui, la République tchèque est de plus en plus reconnue comme un grand producteur de bazin. »

Cette reconnaissance était essentiellement due au succès de l’entreprise Veba qui a connu plusieurs années fastes avant de vivre une année 2015 particulièrement dure. L’an passé, elle a ainsi enregistré des pertes de l’ordre de 47,3 millions de couronnes, soit environ 1,75 million d’euros. En 2014, les comptes de la société enregistraient pourtant 258 millions de couronnes (9,54 millions d’euros) de bénéfices.

Les causes de ces difficultés sont à chercher en Afrique de l’Ouest. Les pays de la région, exportateurs de matières premières, souffrent de la baisse des prix, par exemple du coton ou du pétrole. La situation sécuritaire est plus que préoccupante dans certains Etats qui constituent des marchés importants pour Veba, en particulier au Mali, au Niger et au Nigéria, cibles de groupes djihadistes. Le rapport annuel de la société Veba pour 2015 évoque aussi l’impact négatif de l’épidémie d’Ebola.

La crise a commencé à affecter l’entreprise à la fin de l’année 2014, avec du chômage partiel, des baisses de salaires et finalement des licenciements ou des départs plus ou moins volontaires. 300 employés ont ainsi quitté la société l’année dernière, soit en prenant une retraite anticipée ou bien parce que leur contrat à durée déterminée n’a pas été reconduit. Selon le quotidien Mladá fronta Dnes, 120 nouveaux salariés devraient être forcés avant la fin de l’année de quitter cette entreprise qui emploie toujours plus de mille personnes.

Miloslav Geisler, le vice-président du conseil d’administration de Veba, n’a pas souhaité commenté l’avenir de la société. « La situation évolue d’une certaine façon et nous nous y préparons », a-t-il toutefois indiqué.