Sécurité alimentaire : dernières mises au point avant l'entrée dans l'Union européenne

Les normes européennes en matière de sécurité alimentaire répondent à des critères très stricts, et la République tchèque, comme tous les pays entrants, se doit, d'une part, de les intégrer dans la législation du pays, d'autre part, d'en assurer la mise en place effective. Si des périodes de transition sont prévues dans certains cas, on peut dire globalement que la République a travaillé efficacement en matière de mise à niveau et d'intégration des normes européennes dans le droit national. Beate Gminder, porte-parole à la Commission européenne en matière de sécurité alimentaire, a apporté des précisions sur le sujet au micro de Radio Prague.

Des périodes de transition, ou temps d'adaptation, sont néanmoins prévus, notamment pour certains établissements du secteur alimentaire tels les établissements de transformation, les laiteries ou les abattoirs.

"Que quelques établissements ont besoin encore d'un peu plus de temps pour terminer la modernisation de leurs installations, il s'agit plutôt d'infrastructures, c'est-à-dire de murs à déplacer ou de pièces à séparer pour les différentes étapes du découpage des viandes. La législation de l'UE en matière d'hygiène est très très stricte, et les critères sont sévères. Mais ca fait partie du jeu de l'entrée dans l'UE. Il existe un ensemble de lois qui sont les mêmes pour tout le monde et que tout le monde doit respecter."

A noter qu'au premier mai, tous les produits tchèques pourront librement circuler au sein du marché intérieur, à l'exception des produits provenant justement des 52 entreprises qui bénéficient d'une période d'adaptation. Ceux-ci pourront être vendus uniquement dans le pays d'origine. Pour assurer l'application des règles définies par l'Union, et donc une sécurité de l'alimentation humaine et animale maximale, un système d'inspection à la fois local et européen a déjà été mis en place.

"Les contrôles pour la sécurité et aussi pour la qualité alimentaires, même si cette dernière est beaucoup plus subjective, seront effectués par les autorités nationales, c'est-à-dire que les inspecteurs tchèques vont contrôler le marché de la République tchèque. Mais comme les normes européennes sont élevées, il y aura aussi des inspecteurs de l'UE qui viendront, de temps en temps, contrôler le travail des inspecteurs tchèques en étudiant un échantillon de ces mêmes inspecteurs. C'est une habitude qui existe pour tous les Etats membres et aussi dans les Etats tiers."

Les réseaux nationaux de surveillance seront de surcroît reliés au système d'alerte rapide dont dispose l'Union Européenne dans ce domaine. Si la libre circulation des produits sera donc bientôt en vigueur au sein de l'Europe élargie, aux frontières de cette nouvelle Europe, les contrôles seront très stricts.

"Il y aura des contrôles particuliers. Tout produit animal, que ce soit un animal vivant ou un autre produit animal, provenant d'un pays tiers, devra être contrôlé avant son entrée dans l'UE. Les nouveaux Etats membres ont à l'évidence un rôle important à jouer à ce niveau-là. De nouveaux postes frontières vont être mis en place, on les appelle postes d'inspection frontaliers (PIF) pour les produits d'origine animale. Des inspecteurs nationaux, encore une fois, auront là pour tâche de contrôler les importations vers l'Union Européenne. Mais pour la République tchèque, il n'y aura qu'un poste de ce type, à l'aéroport de Prague-Ruzyne."

Quant à la tristement célèbre vache folle, à laquelle on fait vite référence quand on aborde le sujet de la sécurité alimentaire, elle ne suscite aucune inquiétude du côté de Bruxelles.

"En tout état de cause, il faut bien dire que c'est un problème des anciens Etats membres. Cela venait du Royaume-Uni et on a eu des problèmes dans d'autres pays européens aussi. La vache folle est très fortement liée aux méthodes d'élevage, assez intensives dans ces pays, et qui ont changé justement à cause de la vache folle. A l'Est, on constate que les méthodes d'élevage sont différentes : il y a moins de grandes fermes et plus de petites fermes qui donnent un autre type de nourriture à leur bétail. Oui, le problème existe également à l'Est, mais il n'est pas aussi grave que dans les autres Etats membres."

Avec une mise à niveau efficace de la législation, on peut dire que la République tchèque à fait figure de bon élève. Il faut voir maintenant comment se fera la mise en pratique concrète au 1er mai.

Auteur: Agnès Vaddé
lancer la lecture