Presse : Penta entre dans la danse

Le groupe d'investissement Penta a annoncé avoir racheté à l'allemand Verlagsgruppe Passau le groupe médiatique tchèque Vltava-Labe-Presse (VLP), qui publie notamment le premier quotidien régional tchèque, Deník.

L’annonce a été faite la semaine dernière mais cette acquisition doit encore être validée par l'autorité anti-monopole tchèque.

Cette opération comprend également 51% des parts dans la société Astrosat Media, qui publie de son côté les grands hebdomadaires Kvety, Vlasta, Story et TV Magazin, la version tchèque du mensuel National Geographic.

Penta devient dans le même temps propriétaire de 70% du capital de Česká distribuční (service postal commercial), de 35% de PNS (distribution de la presse) et du studio de production multimédia NewsLab.

Le groupe d’investissement Penta, d’origine slovaque, a étendu ses activités en Europe centrale ces deux dernières décennies et s’est implanté d’abord à Chypre puis sur l’île de Jersey pour raisons fiscales.

Penta affichait un bénéfice net de 70 millions d’euros en 2014, avec un portfolio varié dont font notamment partie les pharmacies Dr. Max ou le constructeur aéronautique Aero Vodochody.

C’est d’ailleurs à Vodochody, pas loin de Prague, que Penta pousse depuis plusieurs années en faveur de la construction d’un deuxième aéroport international pour la capitale tchèque.

Selon Ondřej Aust, rédacteur en chef de Médiář.cz, les Slovaques viennent remplacer les Allemands sur le marché tchèque des médias :« Outre Penta, rappelons qu’Andrej Babiš est devenu propriétaire de MF Dnes et Lidové noviny et que Patrik Tkáč contrôle Czech News Center, qui publie Blesk, Aha ! et Sport ».

Après le tabloïd Blesk (242 000) et MF Dnes (155 000), le quotidien régional Deník est le plus gros tirage du pays, avec 140 000 exemplaires par jour, selon les chiffres publiés par ČTK.

Penta n’en est pas à son coup d’essai dans la presse. Le groupe a fait l’acquisition du quotidien slovaque SME l’année dernière, ce qui a entraîné la démission d’une partie de la rédaction.

Il faut dire qu’à Bratislava, le nom de Penta rime souvent avec Gorila, du nom de l’énorme scandale de corruption qui a touché en 2011-2012 une partie de la classe politique slovaque.