Peu à peu, les touristes tchèques retournent en Tunisie

Tunisie, photo: Jaume Ollé, CC BY 2.5 Generic

192 000 : tel est, selon l’Office tchèque des statistiques, le nombre de Tchèques qui ont passé une partie de leurs vacances en Tunisie en 2013 et 2014. Cette année, près d’un mois après l’attentat meurtrier sur une plage de Sousse, l’intérêt des touristes tchèques est logiquement moindre. Pour autant, encouragés par la baisse des prix des séjours proposés par les agences de voyage, les Tchèques réapprennent progressivement à voyager de nouveau en Tunisie.

Tunisie,  photo: Jaume Ollé,  CC BY 2.5 Generic
Début juillet, quelques jours seulement après l’attaque qui a fait trente-huit victimes, le quotidien Lidové noviny annonçait, sans surprise, que les réservations de séjours en Tunisie par les touristes tchèques étaient quasi inexistantes. Concrètement, selon le journal, les ventes de séjours par les tour-opérateurs tchèques avaient chuté de 90% en l’espace d’une semaine, les touristes se rabattant alors en priorité sur la Grèce malgré les problèmes économiques du pays.

Ainsi, entre le 1er et le 10 juillet, le nombre de Tchèques qui ont voyagé en Tunisie pour profiter essentiellement de la mer a été inférieur de 58% à celui de 2014 pour la même période. Et en remontant plus loin dans le temps, jusqu’au début du mois de juillet 2010, soit la dernière saison estivale avant le début de la révolution qui a abouti au départ du président de la République Zine el-Abidine Ben Ali, la baisse du nombre de touristes tchèques est même de l’ordre de 75% en l’espace de cinq ans.

Quelques semaines plus tard, la situation a un peu évolué, selon une enquête menée par l’agence de presse ČTK. Si certaines agences de voyage ont définitivement retiré la Tunisie de leur offre estivale pour cette année, à l’image de CK Alexandria, la demande semble néanmoins repartir. La plupart des agences ont revu les prix de leurs séjours à la baisse. « Suite aux événements tragiques du printemps, nous sommes parvenus avec nos partenaires tunisiens à négocier des conditions tarifaires plus avantageuses pour le reste de la saison estivale. Les prix des voyages en Tunisie ont ainsi diminué dans certains cas de 30% », explique Lenka Berberi, directrice commerciale de CK Blue Style, un des quatre plus importants tour-opérateurs sur le marché tchèque. Malgré tout, Lenka Berberi reconnaît que l’intérêt pour les séjours en Tunisie est inférieur cette année de 39% à celui de l’année dernière.

Autre exemple cité par ČTK, Exim Tours a réduit en moyenne de 10% ses tarifs pour la Tunisie, une mesure répondant à une baisse de près de la moitié de ses ventes de vacances en Afrique du Nord. « Nous enregistrons de nouvelles réservations quotidiennement, les ventes continuent donc pour toutes les dates encore disponibles. Cela nécessite du temps et c’est un processus lent, mais les chiffres tendent à remonter », ajoute Stanislav Zíma, le directeur marketing de l’agence.

Sur le site Invia.cz, une baisse des tarifs de l’ordre de 10 à 30% a également été constatée. « La Tunisie est actuellement notre destination meilleur marché. Par exemple, un séjour qui coûtait 12 990 couronnes avant l’attentat, se vend actuellement 4 000 couronnes moins cher », précise son directeur marketing, Michal Tůma.

La tenue actuellement dans le passage Lucerna à Prague d’une exposition de photos montrant aux passants différentes facettes de la Tunisie (cf. :http://www.radio.cz/fr/rubrique/faits/de-jeunes-photographes-tcheques-ont-capte-les-battements-de-coeur-de-la-tunisie ) fait partie des initiatives qui doivent servir à relancer l’intérêt des Tchèques pour le pays.