Le ministère du Travail veut faire face aux disparités salariales entre hommes et femmes

Photo: Commission européenne

En République tchèque, les écarts de rémunérations entre les femmes et les hommes sont parmi les plus élevés de l’UE. Cela pourrait changer avec un nouveau projet du ministre du Travail et des Affaires sociales qui veut, suite à une recommandation de la Commission européenne, convaincre les entreprises tchèques à rendre les salaires publics. L’information a été communiquée par le quotidien Hospodářské noviny.

Photo: Commission européenne
Les femmes de l’UE gagnent en moyen de 16 % de moins que leurs collègues masculins, et ce souvent pour le même travail. En République tchèque, ce taux est de 25 %, soit le troisième plus élevé de l’Union. Tandis que la Commission européenne a invité, en 2014, les Etats membres à lutter contre cette inégalité en obligeant les entreprises de dévoiler les salaires, la Tchéquie ne possède pour l’instant aucune législation allant dans ce sens. C’est la raison pour laquelle la ministre du Travail et des Affaires sociales, Michaela Marksová, prépare un nouveau projet de la loi sur la transparence des salaires.

Selon le journal Hospodářské noviny, les règles, qui pourraient être présentées au gouvernement au cours de l’année prochaine, sont néanmoins beaucoup moins strictes que celle adoptées dans la plupart des pays de l’Europe occidentale. Si les salaires doivent être rendus publics par les entreprises ayant plus de 200 employés en Allemagne ou par toutes les entreprises et institutions publiques en Finlande, le projet de Michaela Marksová propose en effet seulement que les entreprises qui emploient plus de 50 personnes affichent un salaire moyen par poste. C’est-à-dire qu’un employé tchèque pourrait savoir combien gagnent en moyen par exemple des managers ou des comptables de l’entreprise. Contrairement à d’autres pays cités, il ne pourrait toutefois pas se renseigner sur le salaire d’un collègue concret.

De plus, à la différence d’autres pays européens, la mesure ne sera pas obligatoire pour les entreprises tchèques, mais seulement recommandée.

« Nous voulons commencer assez modérément », a affirmé Michaela Marksová selon qui les règles plus sévères ne seraient pas vues d’un bon œil par le Parlement. « La société tchèque ne sait toujours pas quoi faire avec le thème des inégalités entre les hommes et les femmes. Il s’agit d’un tabou, notamment pour les hommes d’un certain âge. Et ceux-ci forment la majorité des législateurs », a ajouté la ministre