La Tchéquie entend attirer des milliers d’ouvriers ukrainiens

Photo: Archives de Škoda Auto

Pour faire face à la pénurie de main-d’œuvre dont se plaignent de nombreuses entreprises dans le secteur industriel, le ministère de l’Industrie et du Commerce envisage de mettre en place un programme « d’importation » d’ouvriers, essentiellement en provenance des anciennes républiques soviétiques, concrètement l’Ukraine, la Moldavie ou encore la Biélorussie.

Photo: Archives de Škoda Auto
Ce projet prévoit l’accueil à plus ou moins court terme de quelque 500 personnes hautement qualifiées et de 5 000 autres possédant un niveau de formation dit « moyen ». Škoda Auto, par exemple, a déjà manifesté son intérêt pour ce projet-pilote. « Nous avons besoin d’embaucher des spécialistes dans des domaines bien précis, comme les IT ou le développement technologique », confirme la porte-parole du plus grand constructeur automobile opérant en République tchèque. Mais tous les secteurs d’activité sont plus ou moins concernés par ce qui est devenu un véritable casse-tête ces dernières années pour certaines sociétés parfois contraintes de refuser certaines commandes.

Cette semaine, l’Association des exportateurs tchèques a estimé à 70 000 le nombre d’ouvriers manquant, alors que, selon une autre estimation, 117 000 postes sont à pouvoir dans le pays (cf. : http://www.radio.cz/fr/rubrique/infos/pour-lassociation-des-exportateurs-lindustrie-tcheque-fait-face-a-une-penurie-de-main-doeuvre

Le ministère des Affaires étrangères prévoit de soutenir le programme du ministère de l’Industrie en renforçant le personnel dans les ambassades des pays visés et en accélérant les procédures nécessaires pour l’obtention de visas. « Les entreprises doivent cependant prouver que les postes en question ne peuvent pas être occupés par des salariés tchèques », précise-t-on néanmoins.

Les syndicats, eux, sont opposés au projet. Ils redoutent les conséquences que pourrait avoir l’application d’une telle politique sur les professions les moins qualifiées, le coût du travail dans un pays comme l’Ukraine étant six fois inférieur à celui en République tchèque. « La principale raison pour laquelle les gens ne sont pas intéressés par ces postes est leur faible rémunération », explique le président de la Chambre des fédérations syndicales de Bohême et de Moravie.