La Semaine de l’éco

Photo: Svilen Milev, stock.xchng

Retour sur l’essentiel de l’actualité de l’économie de cette semaine.

Le chômage reste un défi pour 2014

Photo: Svilen Milev,  stock.xchng
Selon le sondage fait par l’agence de presse ČTK auprès des analystes économiques, la plupart d’entre eux prévoit une relance économique pour l’année 2014. Le PIB du pays devrait être en légère hausse, si son montant a chuté dans le troisième trimestre 2013, cela ne devrait plus se reproduire dans le dernier trimestre de l’année passée ni en 2014.

Ces experts s’attendent également à ce que l’économie nationale enregistre une croissance d’environ 2 %. Elle serait due aux évolutions dans l’économie mondiale ainsi qu’au changement de la politique budgétaire orchestré par la nouvelle coalition de ČSSD, ANO et KDU-ČSL, car ces partis ont pris davantage de distance avec la politique des coupures budgétaires du gouvernement précédent de Petr Nečas. Selon l’économiste de J&T Banque, Petr Sklenář, c’est la hausse de la demande étrangère qui suscitera la hausse des exportations tchèques à quoi s’ajoutera la demande nationale engendrée par la consommation des ménages.

Pour l’économiste principal de Patria Finance, David Marek, l’économie tchèque réagira également de façon positive à la meilleure situation dans la zone euro, surtout en Allemagne. Enfin, pour les analystes de Raiffeisenbank, le niveau de l’inflation en 2014 ne devrait pas dépasser 1,3 %. Le chômage représenterait le plus grand défi pour la République tchèque car si à la fin de l’année 2013 près de 8 % de personnes se trouvaient sans emplois, l’évolution dans ce domaine en 2014 ne serait pas notable.

La République tchèque pas le pays le plus attirant pour investir, selon Forbes

La République tchèque n’est pas, et de loin selon le magazine économique américain Forbes, le meilleur pays pour faire des affaires. Selon le dernier classement international du climat des affaires prenant en compte 145 pays et régions dans le monde, la République tchèque n’arrive qu’en 43e position.

Le classement Forbes a été établi pour la première fois en 2006. Pour l’année dernière, c’est l’Irlande qui est arrivée en tête, grâce notamment à de meilleurs résultats concernent la liberté monétaire dans le pays et le rendement élevé de l’indice général de la bourse.

Comme chaque année, le classement des pays a été établi en évaluant onze facteurs différents dont l’innovation, les taxes, la corruption, la bureaucratie et la performance des marchés. Loin derrière l’Irlande, donc (mais aussi la Nouvelle-Zélande, Hong-Kong, le Danemark et la Suède qui occupent les quatre autres premières places), la République tchèque se range également derrière la majorité des pays d’Europe occidentale.

Selon l’agence nationale CzechInvest, le montant total des investissements, tant étrangers que locaux, en République tchèque au cours du premier semestre 2013 s’est élevé à environ 20 milliards de couronnes (soit près de 750 millions d’euros). C’était plus qu’en 2012, mais la période des grands investissements ou de l’agrandissement des capacités de production des sociétés étrangères en République tchèque est désormais finie. Les investisseurs étrangers ne se désintéressent pas pour autant à la République tchèque. Toutefois, ce sont d’abord les sociétés déjà installées qui poursuivront leur activité, notamment dans le secteur de l’industrie automobile, secteur-clef de l’économique tchèque.

Excédent record du commerce extérieur de la République tchèque pour le mois de novembre 2013

Le commerce extérieur de la République tchèque a enregistré un excédent record de 38 milliards de couronnes, soit près de 1,4 milliard d’euros au mois de novembre 2013. Cette somme représente près de 5 milliards de couronnes de plus (environ 185 millions d’euros) que pour la même période en 2012. Le taux d’importation a également augmenté de près de 6%. Pour les analystes, ces chiffres records représentent une agréable surprise.

Selon l’Office tchèque des statistiques (ČSÚ), l’excédent de la balance commerciale a été influencé de façon positive par la réduction du déficit commercial dans le domaine des industries chimique et alimentaire. Néanmoins, le déficit s’est creusé dans les domaines des énergies fossiles, des boissons ainsi que du tabac. D’après les économistes, la dévaluation de la couronne tchèque du début du mois de novembre aurait probablement contribué à l’excédent positif de la balance commerciale. Toutefois, le rythme auquel accélère le taux de croissance des exportations est une légère déception pour les analystes, dans la mesure, où cette accélération interannuelle, significative puisque supérieure à 7%, n’a été que la conséquence de l’affaiblissement de la couronne tchèque. Pour l’Association des exportateurs tchèques, le secteur de l’exportation tchèque aurait déjà surmonté la crise du passé. L’exportation de machines et de moyens de transports a augmenté de 7,5% entre 2012 et 2013. Ce sont essentiellement les exportations de véhicules, d'équipements électriques et électroniques ainsi que de machines industrielles qui ont été les plus importantes. Entre 2012 et 2013, l’exportation de machines et de moyens de transport a augmenté de 11%.

Le gouvernement veut encourager la création d’emplois dans les régions frappées par la crise

Augmenter l’aide aux investisseurs créant des emplois dans les secteurs d’activité marqués par un fort taux de chômage. Tel est le projet du gouvernement démissionnaire de Jiří Rusnok. Selon le projet présenté par le ministère du Travail et des Affaires sociales, les agences nationales en charge de l’emploi (úřady práce) verseraient aux employeurs une aide de 200 000 couronnes (environ 7 405 euros) au lieu des 50 000 actuels (1 850 euros), à condition que le nouveau poste créé ne soit pas supprimé avant au moins cinq ans.

L’aide envisagée doit notamment permettre d’apporter une solution dans les régions marquées par une importante crise de l’emploi, en Moravie-Silésie (est de la République tchèque) notamment. L’objectif est d’attirer les entreprises dans les zones où le taux de chômage est nettement supérieur à la moyenne nationale. Outre la Moravie-Silésie, les régions d’Ústí nad Labem, de Most et de Chomutov en Bohême du Nord ou encore d’Olomouc en Moravie seraient les premières concernées par cette aide, partout le taux affiché dépassant les 12%.

Selon les chiffres publiés ce jeudi par l’Office tchèque des statistiques, le taux de chômage s’est élevé à 8,2% en République tchèque en décembre dernier, soit une augmentation de 0,5 point en l’espace d’un mois. Au total, près de 597 000 personnes étaient donc à la recherche d’un emploi au moment des fêtes de fin d’année. Selon les analystes, le marché commence néanmoins à réagir lentement à la fin de la longue période de récession économique. Et si une nouvelle aggravation des chiffres est encore à attendre pour ce début d’année, une amélioration peut être attendue à partir du mois de juillet prochain

Pour cette année, le ministère du Travail entend consacrer 300 millions de couronnes (11,11 millions d’euros) à son projet, se basant pour cela sur l’intérêt manifesté jusqu’à présent par les investisseurs. Toujours selon ses calculs, l’argent investi dans la création d’un emploi devient rentable à compter d’environ un an et huit mois.

L’industrie du bâtiment en crise

L’industrie du bâtiment continue de lutter pour sa survie. C’est ce que révèlent les bénéfices des entreprises de construction, lesquels ont chuté de 35% entre l’année 2010 et 2012. Selon les experts, ce n’est pas cette année que le secteur devrait connaître un regain de santé.

Entre 2010 et 2012, plus de 80 entreprises de construction tchèques ont engrangé environ 3,5 milliards de couronnes, soit près de 129 millions d’euros. D’après les spécialistes en la matière, il s’agit là d’un résultat décevant et inattendu. Le montant total des recettes des entreprises a lui également baissé (de plus de 18%), pour s’élever à près de 143 milliards de couronnes, soit 5,29 milliards d’euros sur cette période.

En 2012, le plus grand bénéfice a été obtenu par l’entreprise de construction Eurovia, avec plus de 702 millions de couronnes, soit environ 26 millions d’euros. Le plus grand chiffre d’affaires a été constaté dans les comptes de l’entreprise Metrostav, en dépassant les 20 milliards de couronnes, soit un peu plus de 740 millions d’euros. Ces dernières années, les fournisseurs ont également été touchés par la crise. Sur l’année 2011, c’est la société de matériaux Českomoravský cement qui a prospéré le plus. Au contraire, la société Saint-Gobain Construction Products a gagné le moins d’argent.

L’actuelle crise dans l’industrie du bâtiment a également des répercussions sur l’emploi dans le secteur. En deux ans, le nombre de salariés a été réduit de 3 500 travailleurs, représentant près de 10% du nombre total. L’état de l’industrie du bâtiment ne devrait pas s’améliorer. Le président de l’Association des entrepreneurs de l’industrie du bâtiment, Václav Matyáš, souhaite soumettre au gouvernement un projet de mesures de soutien au secteur.

L’industrie du bâtiment est en crise depuis cinq ans. De nombreuses sociétés auraient déjà fait faillite. Si en 2008, 767 entreprises de plus de 50 employés opéraient en République tchèque, il y en avait un peu moins de 600 quatre ans plus tard.