Ce que le football professionnel rapporte à l’économie tchèque

Photo: ČTK

1,2 milliard de couronnes (près de 45 millions d’euros) : c’est le montant de la somme que le football professionnel en République tchèque rapporte annuellement à l’Etat. Par ailleurs, sur le plan social, les deux premières divisions du championnat de République tchèque, génèrent ensemble un peu plus de 5 800 emplois. Tels sont les deux principaux enseignements d’une étude réalisée par la société KPMG dont les résultats ont été présentés cette semaine.

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Que le sport professionnel, et plus particulièrement le football, le plus populaire des sports, soit d’abord une affaire de gros sous, ce n’est pas une nouveauté. Le football, qui passionne les foules partout ou presque dans le monde, est un divertissement qui rapporte gros, et pas seulement à ses principaux acteurs, les joueurs, à ses dirigeants et à tous les autres intervenants (agents, conseillers en tous genres, etc.) qui tournent autour.

En République tchèque, le football professionnel, fortement concurrencé par l’intérêt du public pour l’Extraliga de hockey sur glace, n’est certainement pas le phénomène qu’il est dans d’autres pays en Europe, et les chiffres qui figurent dans l’étude menée sur ses retombées économiques ne peuvent en aucun cas être comparés ou mis en parallèle avec ceux des grands championnats européens, la Bundesliga du voisin allemand en tête, tant ils sont sans aucune commune mesure.

N’empêche, malgré des stades qui sonnent parfois un peu creux (assistance moyenne légèrement inférieure à 5 000 spectateurs pour l’ensemble de la Synot Liga durant la saison 2014-2015) et un intérêt forcément limité des médias, le foot, et donc plus particulièrement les 32 clubs professionnels qui composent ses deux premières divisions, génère de l’argent en République tchèque aussi. Selon l’étude en question, qui s’est basée notamment sur les rapports annuels des 32 clubs, ceux-ci dépensent quelque 2,66 milliards de couronnes (98,5 millions d’euros) en l’espace d’un an. Sur ce total, 1,12 milliard de couronnes (près de 45 millions d’euros) est consacré aux salaires des joueurs et 1,2 milliard au fonctionnement des clubs, le reste l’étant aux salaires des autres employés des clubs et aux investissements.

435 millions de couronnes (16,1 millions d’euros) sont destinés aux investissements dans les stades. Les spectateurs dépensent 238 millions de couronnes (8,8 millions d’euros), tandis que 250 millions (9,25 millions d’euros) sont consacrés aux paris sur les matchs. Au total, le montant total des dépenses liées à l’activité du football est estimé à 3,6 milliards de couronnes (133 millions d’euros) pour un chiffre d’affaires d’ensemble d’environ 7 milliards de couronnes (260 millions d’euros).

Sur cette somme, 393 millions de couronnes (14,5 millions d’euros) sont reversés à l’Etat en impôts, 472 millions (17,5 millions d’euros) à la sécurité sociale et 163 millions (6 millions d’euros) finissent dans les caisses des régions et des communes. En somme, lorsque 100 couronnes (3,7 euros) sont dépensées dans une activité liée au football en République tchèque, 33 couronnes (1,2 euro) reviennent sous diverses formes à l’Etat.

Inversement, 336,5 millions de couronnes (près de 12,5 millions d’euros) consacrés au football sont provenus des deniers publics en 2014. Toutefois, l’essentiel de ces subventions ont servi au financement des clubs amateurs et de la formation des jeunes pratiquants. A la différence par exemple de la France, le foot pro en République tchèque ne coûte donc pas ou très peu aux collectivités.