15 ans après la chute du communisme, Skoda séduit à nouveau (suite)

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La semaine dernière, nous vous avions proposé la première partie de notre entretien avec Jean-Luc Barbier, chef marketing-produit du constructeur automobile Skoda. Il nous avait parlé de l'évolution de l'entreprise ces dernières années, depuis sa reprise en main par le groupe Volkswagen. Dans la suite de cet entretien, que nous vous proposons aujourd'hui, nous parlerons entre autres de la stratégie de Skoda dans le monde et de la nouvelle image dont veut se doter la marque devenue l'année dernière le partenaire automobile du Tour de France.

Avant d'aborder ces questions, Jean-Luc Barbier a démenti que les délocalisations vers l'Est des entreprises d'Europe occidentale - et notamment d'Allemagne - puissent empoisonner les relations entre les différentes marques du groupe Volkswagen :

« Cela ne pose pas de problème, pour l'instant. On est complètement réglé à ce niveau-là. On a trouvé un équilibre entre les différents types de véhicules et de moteurs que nous produisons et ces différents types de production. »

Nous avons parlé la semaine dernière des forces de Skoda. Peut-on parler de ses faiblesses ?

« Nous avons des faiblesses, bien sûr, en termes d'image et de notoriété. C'est pour ça que nous avons récupéré le Tour de France, et nous en sommes très content. »

Comment est venue cette idée de devenir le partenaire du Tour de France ?

« Il suffit de visiter le musée Skoda : on constate que l'entreprise Skoda a démarré en 1895 avec la fabrication de bicyclettes. Donc le lien était tout fait avec le domaine du vélo. Skoda est devenue la voiture officielle du Tour avec nos amis de l'ASO. C'est donc un grand moment d'émotion pour la marque, un grand moment de visibilité, et chaque année nous renforçons le dispositif. »

Quel a été le bilan de la première année de ce partenariat ?

« Un bond de notoriété d'au moins 5 à 6 points, ce qui nous met maintenant à une valeur proche de 20% en France. Cela nous permet dans chaque ville d'avoir avec nos points de vente, nos vendeurs et nos clients des événements et l'occasion de fêter à chaque fois l'automobile et le vélo. D'autant que nous sommes également partenaires d'autres courses, en France, ou des classiques belges comme la Flèche wallonne ou Liège-Bastogne-Liège. »

Pouvez-vous préciser les stratégies de développement en Europe et dans le monde ?

« Nous avons une forte présence en Europe centrale, c'est de notoriété publique, sur l'Allemagne et l'Europe du Nord. Nous avons une relative faiblesse sur l'Europe du sud, parce que notre marque est encore associée à certaines valeurs du passé. Skoda reste 'une marque des pays de l'Est', on a encore des réminiscences de produits qui ne sont plus les produits d'aujourd'hui, comme la Skoda 120 avec moteur arrière, qui est une voiture respectable mais qui ne correspondait pas aux standards de qualité des voitures de l'Ouest. Notre faiblesse est vraiment l'Europe du Sud. On y travaille activement, nous avons une bonne position en Espagne. En France et en Italie on travaille à retrouver une bonne position. »

Et dans le reste du monde ? On parlait il y a quelques semaines dans le Herald Tribune de l'Asie centrale, de l'Inde et de la Chine. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?

« Difficilement... Ce que je peux dire c'est qu'on a effectivement une excellente position en Inde. Mais je ne peux pas encore faire de déclaration officielle sur les autres zones du monde. »

Y a-t-il des négociations déjà entamées, voire terminées ?

« ... Nous sommes effectivement appelés à sortir de l'Europe et aller attaquer les marchés extérieurs. »

A court ou à long-terme ?

« A moyen terme... Réponse de Normand, même si je ne le suis pas. »

Dernière question : quelle voiture avez-vous ?

« Une Skoda Superb avec boîte automatique, pour mieux apprécier les 70 kms que je fais tous les matins et tous les soirs entre mon domicile et l'usine... »