Slonovski Bal, une fanfare des Balkans qui a conquis les Tchèques

Slonovski Bal (Photo : www.svandovodivadlo.cz)

"Nous sommes des gens du voyage, comme les Roms", disent les musiciens parisiens d'origine serbe, britannique et grecque, qui forment la fanfare Slonovski Bal. Au lendemain du concert d'Ida Kelarova, Slonovski Bal a chauffé le public de Svandovo divadlo. L'accordéoniste Dario et le percussionniste et joueur d'euphonium Marc vous en diront plus sur leur musique...

"On joue très bien de la musique serbe, macédonienne, bulgare ou roumaine... A notre sauce, parce qu'on a une autre vision de la musique, vu qu'on vit en France. Mais on adore la région des Balkans et sa musique. Slonovski Bal, c'est le 'Bal des Elephants'. Cela ne veut pas dire que nous sommes obèses dans le groupe, c'est vraiment à cause des cuivres."

"Les percussions et le sous-bassophone pour le poids de l'éléphant, les tubas pour la volonté quand il va quelque part et, enfin, la finesse avec l'accordéon, la clarinette et la trompette, la finesse du toucher quand il vient avec la trompe saisir délicatement une feuille... En Europe de l'est, il y a une grande tradition des fanfares. Il est très important de rester dans cette tradition et de ne pas y mettre de l'électronique ou des choses pareilles. Ce serait complètement désuet par rapport à la force de cette musique. Elle est aussi gaie qu'elle est triste. Elle a quelque chose de primaire, mais en vrai sens du terme - comme une forêt primaire qu'on n'aurait pas coupée... Là, on vient du Portugal et c'est étonnant, les Portugais n'ont pas du tout l'habitude d'entendre ce genre de musique et pourtant, les gens réagissent super. Ça aussi, c'est chouette avec cette musique-là, elle amène à la danse très vite, sans que les gens connaissent les pas... "

Si Slonovski Bal a ses fans en République tchèque, s'est grâce à Mourad Litim. Tout comme les autres membres du groupe, il vient de la banlieue sud de Paris, mais depuis cinq ans, il est basé à Prague et sert de relais entre musiciens et mélomanes européens, en premier lieu tchèques et français...

"J'organise des concerts des musiciens que j'aime, de mes amis surtout, en République tchèque et j'essaye aussi de trouver des possibilités de concerts pour certains groupes tchèques à l'étranger. Je fais de l'import-export de musiciens."

Ça marche ?

"Ça marche bien, mais ça demande énormément de travail... Il y a beaucoup de demandes, les Tchèques aiment bien voir des groupes étrangers et certains groupes tchèques dont très appréciés à l'étranger."

Par exemple ?

"Traband, un groupe pragois avec qui je travaille tout le temps. On voyage beaucoup ensemble : en France, en Allemagne, au Japon, en Grèce... Quant aux groupes français, il y a eu donc Slonovski Bal qui est venu trois fois déjà, maintenant c'est leur quatrième concert en République tchèque, Rageous Gratouns, La Varda qui jouera d'ailleurs le 27 octobre au Rock Café, à Prague... Je ne me souviens d'aucun groupe français qui a déçu le public tchèque. Il a toujours aimé, quelque soit le style. Et les styles sont vraiment différents : de la musique violente à la musique très douce, en passant par le jazz... J'essaye de trouver le plus souvent possible des concerts en province, à Brno, Pardubice, Plzen... A l'occasion, je peux même trouver un concert à Budapest."

Auteur: Magdalena Segertová
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