Rencontre des jeunes talents de la musique et de leurs professeurs tchèques et français à Telc

Le 1er juillet prochain s'ouvrira à Telc, ville historique située au sud de la Moravie, la 9e édition de l'Académie franco-tchèque de musique. Créée par l'Ambassade de France en République tchèque, l'Institut français de Prague et la Mairie de Telc, l'Académie propose des cours de maîtrise et des cours de musique de chambre à des jeunes talents du monde entier.

Le 1er juillet prochain s'ouvrira à Telc, ville historique située au sud de la Moravie, la 9e édition de l'Académie franco-tchèque de musique. Créée par l'Ambassade de France en République tchèque, l'Institut français de Prague et la Mairie de Telc, l'Académie propose des cours de maîtrise et des cours de musique de chambre à des jeunes talents du monde entier. Cette année, la charmante Telc, connue pour ses fameuses maisons en arcades et inscrite sur la liste du patrimoine de l'UNESCO, accueillera aussi, en plus d'étudiants tchèques et français, des Slovaques, des Polonais, des Suisses, des Japonais, et, enfin, une Coréenne et une Macédonienne. La règle du jeu est simple, affirment les organisateurs : découvrir la qualité de l'école française des vents et se confronter à la réputation des cordes tchèques... Les précisions avec Rachel F. de l'Institut français de Prague...

Effectivement, les cours seront assurés par des solistes tchèques et français d'excellent niveau et de renommée internationale : côté français, l'Académie 2003 a invité trois professeurs : la flûtiste Catherine Cantin, le hautboiste Jérôme Guichard et le clarinettiste Michel Raison. Quant aux enseignants tchèques, leurs noms sont bien connus dans leur pays : commençons par le violoniste Jan Talich, membre du Quatuor Talich, réputé notamment en France. Jan Talich, est né, en 1967, dans une grande famille de musiciens tchèques (son grand-père a été chef d'orchestre et son père violoniste).

"Un musicien sans talent ne vous permettra jamais de vous envoler dans les cieux", dit un autre professeur de l'Académie franco-tchèque de musique de Telc, Jiri Barta. A 39 ans, il se classe parmi les plus grands violoncellistes du monde. Après avoir étudié à Prague et à Cologne, il a remporté des concours internationaux à Dresde et à Los Angeles. Ensuite, Jiri Barta a enseigné au Conservatoire de Prague, à l'Académie Royale de musique de Londres et à Telc, tout en collaborant avec les meilleurs orchestres tchèques et étrangers. En plus, ce génie musical est doté d'un humour vif et d'un physique très avantageux. Grand, aux longs cheveux bruns, il sillonne la République tchèque en moto. Ouvert et rigolard, il est une cible privilégiée des journalistes, dont certains, ou plutôt certaines, l'ont surnommé le Antonio Banderas tchèque. Pour Jiri Barta, l'Académie de Telc, c'est une longue histoire d'amour...

"L'Académie, ce ne sont pas que les cours... Elle se distingue par une certaine atmosphère, typique pour ce genre d'événement. Tout d'abord, il y a une relation d'amitié entre professeurs et étudiants. Il ne s'agit par d'un enseignement classique, plutôt d'une collaboration. Mais ça ne veut pas dire qu'on ne travaille pas dur ! Au contraire. Dans la journée, on travaille et le soir, on se donne rendez-vous dans les cafés et bistrots, où on mène des discussions arrosées... Et le lendemain, ça recommence..."

Y a-t-il une différence entre les jeunes musiciens tchèques et français ? Jan Talich...

"Dans les classes que j'ai eues dans le passé, les violonistes français étaient toujours meilleurs que les Tchèques. Je pense surtout aux étudiants du Conservatoire de Paris, qui sont vraiment bons. Certains d'entre eux sont devenus mes amis, on se rencontre en France ou ailleurs, dans le cadre des concerts et festivals. Et puis, il y a encore une différence : les jeunes Français sont plus expérimentés que leurs collègues tchèques, il voyagent plus, ils sont plus spontanés. Ils ne prennent pas les professeurs pour des autorités intouchables. Par contre, les Tchèques qui viennent à Telc sont au début, assez timides, voire apeurés..."

Citons encore deux autres musiciens tchèques qui donneront, du 1er au 11 juillet prochains, des cours à l'Académie de Telc : le joueur d'alto Vladimir Bukac et le pianiste Jaromir Klepac. Maintenant, le violoncelliste Jiri Barta vous joue une composition d'Antonin Dvorak, intitulée « Le silence »...

Auteur: Magdalena Segertová
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