Exposition de portraits d'Alexandra Parik

En République tchèque, on l'appelle Alexandra Parikova, en France, Alexandra Parik. Vous l'aurez compris, cette plasticienne française a des racines tchèques. Et c'est à Prague, au Musée Kampa, dédié à l'art contemporain, qu'elle expose jusqu'au 2 janvier prochain ses portraits peu communs, réalisés d'après modèles ou d'après photographies. Portraits qui sont plutôt des mélanges de visages, d'objets et de formes colorées. On écoute Alexandra Parik au micro de Flora Moscovici.

« J'ai réalisé une vingtaine de portraits de personnes connues et inconnues. Les inconnus, c'est ma famille et mes amis, parmi les célébrités, on trouve Vaclav Havel ou Madeleine Albright. Ce sont des personnalités que j'admire. Il est plus simple pour moi de me projeter en elles. Je leur ai demandé à tous la même pose : un trois-quart mais avec un regard direct sur moi. J'ai beaucoup apprécié de renter en communication avec elles et d'essayer de rentrer dans leur intimité. J'ai aussi voulu avoir les commentaires de la personne peinte. La plupart du temps, elle était assez surprise et émue. J'ai eu souvent de très bonnes critiques et de chouettes rencontres... J'ai eu ce joli moment avec le gouverneur Tuma (Zdenek Tuma, gouverneur de la Banque nationale tchèque, ndrl). Ici, c'est une personnalité connue, que l'on décrit comme quelqu'un de distant, froid, typiquement banquier. Cette rencontre a été vraiment merveilleuse, car il est très loin de l'image qu'il donne à l'extérieur. Cela m'a fait plaisir de le peindre comme je le sentais, d'autant plus qu'il a vraiment été touché par ma démarche. »

J'ai été frappée justement par le fait que toutes ces personnes nous fixent quand on se retrouve dans cette sale. C'est comme un jeu entre le spectateur et le tableau. C'est exactement ce que vous aviez voulu faire ?

« Là encore, comme ils ont une distance entre eux, ça va, s'est supportables, mais dans l'atelier, quand ils sont l'un derrière l'autre... (rires) J'essaye à chaque fois traduire cette puissance et cette personnalité à travers les couleurs agressives et le regard. »

Mais il y a un tableau plus épuré que les autres...

«Je vois... Vous parlez de Havel. C'est une question qui est revenue plusieurs fois sur la table. C'est simple, je ne connais pas Vaclav Havel. Je n'ai pas eu cette chance de le rencontrer, je l'aurai au mois de février, pour lui remettre ce portrait. Ce manque de rapport est vraiment problématique pour un portrait. Je pense que je l'ai très bien réussi, mais j'étais incapable de le découper et de le mettre dans un contexte. »

Auteurs: Magdalena Hrozínková , Flora Moscovici
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