Lettres, lettres

Le Théâtre national

"Le petit cadeau" pour ma participation au concours de Radio Prague est arrivé, merci encore. Je suis en train d'écouter Libuse de Smetana, enregistrement de la radio de 1949" - voilà les dernières nouvelles de M. Bernard Rechatin de Villefranche sur Saône. Un vif regret que ce ne soit pas un auditeur des émissions en français à avoir remporté le premier prix du concours organisé par Radio Prague dans le cadre de l'Année de la musique tchèque, s'est emparé de moi après avoir lu la lettre précédente de M. Rechatin, sélectionné comme étant l'auteur de la meilleure réponse francophone au concours.

Le Théâtre national
Nos félicitations, une fois encore, cher ami, et permettez-moi de partager ensemble quelques extraits de votre lettre. Il en ressort que vous vous êtes récompensés, vous-même, en faisant un séjour à Prague, encore avant la proclamation des résultats du concours. Ce que vous nous écrivez témoigne d'un rapport très profond envers la musique tchèque et d'une connaissance parfaite de celle-ci, je cite: "En effet, je me suis rendu à Prague où j'ai séjourné quelques jours. Ce petit séjour de détente fut encore marqué par la musique puisque mardi soir, 15 juin, j'étais au Théâtre national pour assister à la représentation de Rusalka de Dvorak. Quelle émotion de constater, d'après ce que j'ai compris, que cette soirée était en hommage à Libuse Domaninska, et de voir cette artiste s'adresser à la salle avant le lever de rideau. Je me surprenais à fredonner l'air de basse du Génie des eaux au second acte et, le lendemain matin, j'achetais la partition que j'ai commencée à travailler pour mon simple plaisir et phonétiquement. Mercredi soir, je me trouvais à la Maison municipale pour entendre l'Orchestre symphonique FOK dans Jeanne d'Arc au bûcher d'Arthur Honegger sous la direction de celui dont je vous parlais aussi dans ma réponse au concours, Serge Baudo. Emotion supplémentaire: j'avais chanté cet ouvrage dans le choeur, 20 ans plus tôt, à Lyon, sous la direction du même chef. Emotion ultime: Revoir mon ami Serge Baudo devenu directeur musical de cet orchestre. Et puis, voir le public pragois applaudir interminablement les artistes me rendait admiratif de son don de réception: un texte en français, des dialogues parfois non sous-tendus par de la musique et qui semblait si bien passer chez vos compatriotes qui, pour la plupart sans doute, ne devaient pas pouvoir saisir toutes les subtilités du texte de Paul Claudel et même si le programme distribué en donnait une traduction... Un séjour pragois qui, comme vous le voyez, fut très marqué par la musique. Ah, bien sûr, je regrette de ne pas avoir gagné le premier prix, j'aurais tellement eu plaisir à revenir passer quelques jours dans cette belle ville. Mais bravo à Helmut Matt qui le gagne, je lui souhaite de bien en profiter." Fin de citation. Voici maintenant spécialement à votre intention, M. Rechatin, un extrait du second acte de Rusalka dont vous venez de nous parler:

Les élections européennes à présent, avec notre auditeur, M. Philippe Marsan: "Je suis allé voter croyant en l'Europe, mais scellée des peuples, celle du social et non celle du capital comme cela a été négocié par le passé à Maastricht. En effet, je fus présent, même au dépouillement dans ma ville du Teich en France où nous sommes environ 5000 habitants... Un taux de participation faible, mais une bonne ambiance. Monsieur le Maire était présent et mettait à jour le tableau des résultats. Du monde à la salle des fêtes, et les résultats finals ont été affichés à 19h 45. Bref un bon moment retrouver les voisins, amis, habitants de la commune, comme quoi les élections européennes ont du bon..."

Photo : Commission européenne
Merci, M. Marsan, chez nous, les élections européennes ont eu lieu pour la première fois et on s'attendait donc à une forte participation, hélas, elle fut très faible, et ce qui est très dommage aussi, c'est que les Tchèques n'aient pas vécu de la même façon cet événement. Est-ce parce que la tradition des élections libres est trop courte, que le sens des élections avait été déformé sous le régime précédent quand la participation était obligatoire et le vainqueur connu à l'avance?

"Du 11 au 18 juillet, je vais à Ceske Budejovice pour participer à un tournoi international de football,"écrit M. Laurent Gar. "J'aimerais savoir si vous pouvez m'indiquer quelques endroits à visiter non loin de cette ville et des lieux sympathiques pour sortir le soir." Etant donné que vous partez déjà le 11, j'espère qu'il ne sera pas encore trop tard pour vous procurer quelques informations utiles que j'ai trouvées sur le site web de Ceske Budejovice.

Première remarque intéressante: Ceske Budejovice est jumelée à la ville bretonne de Lorient. Elle est la principale métropole de la Bôheme du sud réputée pour ses monuments à l'architecture remarquable et pour sa bière fabriquée sur place. Ceske Budejovice, située sur le confluent des rivières Vltava et Malse, a été fondée en 1265 par le roi Premysl Otakar II. La place centrale portant le nom de ce roi est la plus grande dans notre pays. Au milieu, la majestueuse fontaine Samson décorée de statues allégoriques et la légendaire Pierre aux Errants scellée dans son dallage attirent l'attention des visiteurs. Samson a donné le nom à la bière fabriquée dans cette ville, à part celle connue sous l'appellation Budweiser Budvar. La place et la rue principale sont bordée de magasins et de restaurants. Le plus prisé est le restaurant aménagé dans l'ancienne brasserie dite "Masne kramy - Des étaux", fondée déjà en 1364. Ce restaurant recommandé par tous les guides touristiques est, hélas fermé, à cause des travaux de reconstruction... Le point dominant de la ville, la Tour noire, haute de 72 mètres, offre une vue exceptionnelle sur le paysage alentour jusqu'aux montagnes frontalières. Dans les environs de Ceske Budejovice, c'est le château néogothique tout proche, Hluboka, édifié dans le style du château anglais de Windsor, qu'il ne faut pas manquer de visiter.