1983 : « Paráda » – « Super »

Photo: Supraphon

1983 n’est pas une année particulièrement joyeuse pour la musique populaire tchèque. Le pouvoir communiste craint en effet un danger imminent dans le milieu de la musique populaire ; il en renforce par conséquent le contrôle.

Mars : à la demande de l’initiative dissidente Charte 77, le dissident et dramaturge Václav Havel, gravement malade, est libéré de prison.

26 juillet : à Munich, Jarmila Kratochvílová établit un nouveau record du monde du 800 mètres en 1’53’’28, record inégalé jusqu’à aujourd’hui Le prix Nobel de la paix est décerné à Lech Walesa.

Des artistes comme Vladimír Mišík ou le groupe Pražský výběr, dont la popularité est croissante et qui s’apprête à sortir son album « Straka v hrsti » – « Une pie dans la main », voient par exemple leurs activités interdites.

Cependant, c’est en mars que la crise atteint son apogée, avec la publication dans un hebdomadaire communiste d’une tribune devenue par la suite légendaire, « „Nová“ vlna se starým obsahem » ou « Une ‘Nouvelle’ vague au contenu vieillot ». Cet article marque le début d’une grande campagne contre la Nouvelle vague qui aboutit à l’écartement de toute une génération de groupes musicaux et à l’élimination de la musique rock alternative.

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Mais ce n’est pas tout : en plus de la persécution systématique de certaines organisations soutenant la culture non commerciale, comme Jazzová sekce ou Sekce mladé hudby, la rédaction du magazine Melodie est dispersée à la fin de l’année.

La responsabilité en revient aux dirigeants, et nullement au chanteur, musicien et compositeur Karel Zich, ni au groupe Flop qui l’accompagnait, ni au parolier Michal Bukovič. Ceux-ci connaissent, en 1983, un énorme succès avec leur chanson « Paráda » – « Super ».

C’est là un paradoxe de la société tchèque de l’époque : interdictions, réprimandes et éloignements mis à part, tout y était « super ».


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