Michal Monoszon, un jeune musicien entre deux carrières

C'est dans une plaquette trouvée à l'Académie de musique à Prague, que le pianiste tchèque Michal Monoszon, né en 1985, a appris l'existence du Concours musical de France et ce hasard lui a ouvert le chemin vers le plus grand succès de sa vie. Il a gagné, dans sa catégorie, le premier prix de ce concours créé en 1979 et organisé depuis, sous le patronage du ministère français de la Culture et de la Communication.

Comme le répertoire du concours lui convenait, Michal Monoszon, étudiant en première année de l'Académie de musique, a envoyé au jury du concours un DVD avec son interprétation des oeuvres figurant dans la plaquette. Il a été sélectionné pour la finale du concours qui eu lieu le 2 avril dernier, finale qui a été assez inhabituelle pour lui.

« Quand je le compare avec des concours tchèques, c'était assez différent. La finale dans toutes les catégories s'est déroulée en deux jours, il n'y a pas eu un concert de vainqueurs, il n'y a eu que la remise des pris et le concours a été fini. C'était dû surtout au fait qu'il y avait un grand nombre de concurrents. »

Le jeune pianiste a convaincu le jury qu'il était le meilleur dans sa catégorie, non seulement en interprétant des oeuvres de Bach, Chopin, Beethoven, Rachmaninov et de Ravel, mais aussi une sonate de sa plume appelée avec un brin d'humour Monoszonata.

« Elle est composée vraiment sous forme de sonate et son titre n'est pas seulement une imitation de mon nom, mais il veut dire également que toute la sonate est monothématique. Le thème principal que j'ai appelé « monothème » apparaît dans les trois mouvements de la sonate. Quant à la forme, je respecte strictement le principe de la sonate. »

Néanmoins, la sonate en mi-mineur n'est pas la seule oeuvre que le jeune compositeur ait créée. Il étudie la composition avec plusieurs professeurs depuis huit ans.

« J'ai écrit déjà plusieurs compositions. J'ai commencé, lors de mes études à Londres où j'ai écrit un court ballet de vingt minutes qui a été ensuite présenté au Queen Elisabeth Hall, puis j'ai composé sur commande un quatuor. Après mon retour à Prague, je me suis remis à la composition notamment grâce à l'orchestre « I solisti di Praga » qui est dirigé par mon père Boris Monoszon. Pour cet ensemble j'ai écrit pratiquement sur mesure une suite pour orchestre de chambre. »

C'est la sonate en mi-mineur que Michal Monoszon considère comme sa meilleure oeuvre. Se décidera-t-il pour la carrière de pianiste ou pour celle de compositeur ? Saura-t-il marier les deux et jouer en concerts ses propres oeuvres comme un Chopin ou un Schumann le faisaient jadis ? Le jeune artiste ne le sait pas encore.

« Evidement, après ce concours on se dirait qu'il faut devenir pianiste. Mais la composition m'attire aussi. Et en ce moment, bien que j'étudie à l'Académie de musique surtout le piano, j'aimerais consacrer la même part de mes activités à la composition. L'avenir est donc encore incertain. »

Il y a pourtant une chose que Michal Monoszon sait déjà. Après la fin de ses études à Prague, il désire aller étudier en France.