La fin de la présidence tchèque de l’UE : les Tchèques de bons fonctionnaires et de mauvais politiciens ?

Jan Fischer, photo: CTK

La présidence tchèque de l’Union européenne prend fin ce mardi 30 juin. Après la Slovénie, la République tchèque, qui a adhéré à l’Union européenne en mai 2004, était le deuxième pays postcommuniste à prendre les rênes de cette présidence. Mercredi, la République tchèque passera le témoin à la Suède. L’heure est donc venue de dresser le bilan. On écoute le Premier ministre Jan Fischer, en poste depuis le mois de mai :

Jan Fischer,  photo: CTK
« Dès les premiers jours, la République tchèque a été appelée à coordonner les positions européennes, en rapport avec la crise de Gaza et la crise gazière. Cela a été un grand test des capacités tchèques et je suis convaincu que la représentation politique d’alors s’est acquittée avec succès de ces tâches. »

L’approche anti-protectionniste lors de la crise économique et financière, tout comme les résultats du sommet du Conseil de l’Union européenne qui s’est déroulé en juin dernier sous la baguette tchèque se présentent, selon Jan Fischer, comme autant de moments positifs de la présidence tchèque.

« La présidence tchèque a prouvé que même un nouveau pays membre de taille moyenne est à même d’apporter sa contribution à l’Union, de laisser sa trace et pas seulement de faire tourbillonner la poussière. »

Mirek Topolánek,  photo: CTK
Dans un récent débat télévisé, l’ex-Premier ministre Mirek Topolánek, a lui aussi donné de bonnes notes à la « mission européenne de son cabinet ». Une mission caractérisée pourtant par la difficulté à imposer son autorité sur les Vingt-sept après la présidence de Nicolas Sarkozy. Une mission interrompue à la mi-temps par la chute de son cabinet, chute qui a été décrite dans la presse française comme « un coup de théâtre dont l’Union européenne se serait bien passée dans le contexte de la crise ».

La présidence tchèque a-t-elle donc été un succès relatif ou un échec ? Indulgents dans le pays, les évaluations et les commentaires sont nettement plus sévères sur la scène internationale. Les critiques visent notamment l’euroscepticisme du président Vaclav Klaus, certaines déclarations mal placées de Mirek Topolánek ou encore le goût tchèque prononcé pour la dérision pas toujours apprécié de tous. Et qui accueillent donc le relais passé à la Suède « avec soulagement ».

Ce qui semble certain avec la fin de la présidence tchèque, c’est que celle-ci a donné naissance à un nouveau stéréotype dans la pensée européenne selon lequel « les Tchèques sont de bons fonctionnaires mais de mauvais politiciens ».