Santé : les consultations sont désormais payantes, les congés-maladie moins remboursés

Photo: CTK

Changements importants dans le secteur de la Santé cette année en République tchèque : depuis le 1er janvier, les patients doivent payer 30 couronnes (un peu plus d’un euro) pour chaque consultation chez le médecin et le double pour chaque jour d’hospitalisation. Autre changement majeur : les trois premiers jours d’arrêt-maladie ne sont plus remboursés.

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Une révolution ? Oui, selon le docteur généraliste Michal Zitek, mais qui doit être suivie d’une réforme plus profonde :

« Après 60 ans de gratuité, c’est la première fois que les patients tchèques doivent payer un petite somme chez le médecin. Donc c’est vraiment une révolution. Mais cette étape doit être suivie d’une vraie réforme, que nous ne connaissons pas encore. »

Comment se passe concrètement la mise en oeuvre de cette réforme ?

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« Il y a deux façons : dans des hôpitaux il y a des guichets automatiques, dans d’autres on peut payer après l’acte. Chez le médecin, souvent les gens paient la somme à l’infirmière ou directement au médecin. Dans les hôpitaux, pour une urgence c’est 90 couronnes, 60 pour un jour d’hospitalisation, que les gens peuvent payer par mandat, en liquide ou par virement bancaire. »

Selon vous, cette première réforme est-elle un bon moyen de faire des économies dans le secteur et de lutter contre les abus, les Tchèques étant parmi les premiers en Europe à être le plus en congé-maladie. Les trois premiers jours d’arrêt-maladie ne sont plus du tout remboursés...

« Oui, c’est cela qui est plus une révolution que les petites sommes à payer pour les consultations... La grande différence entre la médecine ici et en France est que le généraliste tchèque n’est pas payé par le nombre de consultations mais par le nombre de patients inscrits dans son cabinet. »

Selon vous, le début de réforme est-il un pas dans la bonne direction ?

« Oui, mais c’est seulement un premier geste administratif pour étudier comment va évoluer la consommation de l’acte médical. La vraie réforme doit venir. Je pense que la médecine en Tchéquie doit disposer des mêmes droits que les professions libérales, notaires, avocats, juristes, qui ont vraiment la possibilité de se concurrencer au niveau des prix. L’Etat tchèque devrait cesser de diriger la vie des médecins tchèques, parce qu’ils sont très dépendants de la politique du gouvernement et de l’administration d’Etat. »