A Pyongyang, le président du PC tchèque fait l'éloge du régime nord-coréen

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Une délégation de quatre dirigeants du Parti communiste tchèque (KSCM) est « en tournée » en Asie. Cette délégation, menée par le président du KSCM Miroslav Grebenicek, n'a pas choisi ses destinations au hasard, puisqu'avant la Corée du Nord, les deux étapes précédentes étaient la Chine et le Viêtnam.

Hanoi, Pékin, Pyongyang, trois capitales de pays où les communistes sont encore au pouvoir, trois capitales visitées par la délégation du Parti communiste tchèque, un parti souvent décrit dans les médias étrangers comme le seul parti non réformé de la région d'Europe centrale.

Le président du KSCM - qui est également député - s'est une nouvelle fois fait remarquer par son zèle, surtout dans le plus stalinien des pays visités.

« Le peuple coréen a bâti avec succès un pays prospère et autosuffisant sous la conduite du Parti du travail coréen » : c'est l'une des perles tirées des déclarations faites par Miroslav Grebenicek à Pyongyang. Selon l'agence de presse nord-coréenne, le leader communiste tchèque en aurait remis une couche en rendant hommage à Kim Il-Sung,« père de la doctrine du Djoutché qui a joué un grand rôle dans la révolution mondiale ».

Le président du Parti communiste tchèque, qui représenterait actuellement la deuxième force politique du pays selon de récents sondages, n'a pas ménagé ses efforts pour se faire bien recevoir par des hôtes réputés difficiles. Dans sa musette, il avait même amené des petits cadeaux, dont du verre de la célèbre fabrique de Novy Bor. Des offrandes qu'il pourra peut-être donner en main propre à l'homme qui tient ce pays d'une main de fer, Kim Jong Il, qui doit encore confirmer s'il recevra personnellement les Tchèques.

Des Tchèques, les Nord-Coréens en ont déjà reçu il y a moins d'une semaine, lors de la visite de députés - non communistes cette fois-ci - venus de Prague. Le président social-démocrate de la Chambre basse, Lubomir Zaoralek, avait alors mené une délégation pour tenter de « discuter constructivement avec les autorités de Pyongyang », des discussions qui avaient notamment porté sur le programme nucléaire nord-coréen. Dans le quotidien Mlada fronta Dnes daté de vendredi, Lubomir Zaoralek s'est indigné des propos tenus par le chef des communistes tchèques. Il lui a reproché de faire de « la mauvaise politique qui nous ramène dans une époque antérieure à 1989. »