Coronavirus : à l’approche des élections, l’inquiètude grandit en République tchèque

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Même si les chiffres du week-end écoulé pourraient faire penser le contraire, l’évolution de la situation sanitaire en lien avec la pandémie de Covid-19 reste inquiétante en République tchèque. Ce mercredi, le gouvernement réinstaurera très probablement l’état d’urgence, avant l’annonce de nouvelles mesures de restriction.

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Lundi, qui était jour férié en République tchèque en raison de la célébration de la saint Venceslas, le nombre de nouveaux cas de contamination au Covid-19 a été inférieur à 2 000 pour la troisième journée consécutive. 1 287 cas ont été détectés, un chiffre pratiquement identique à celui de dimanche (1 305). Mais comme lors de chaque week-end, le nombre de tests de dépistage a été inférieur à ceux réalisés lors des autres jours de la semaine.

Ainsi donc, depuis l’annonce du premier cas positif le 1er mars, près de 66 000 personnes ont été infectées en République tchèque, pour 618 décès, selon les données communiquées par le ministère de la Santé. Par habitant, cette valeur brute se traduit en ces chiffres : 6 200 cas confirmés et 58 décès pour un million d’habitants.

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Le bilan du week-end prolongé écoulé ne change rien au constat établi la semaine dernière, durant laquelle plus de 15 000 nouveaux cas positifs ont été détectés, soit plus qu’en l’espace de quatre mois au printemps, entre début mars et fin juin, comme le soulignait encore, lundi soir, la Télévision tchèque en ouverture de son journal. Après l’Espagne, la République tchèque est désormais le deuxième pays en Europe où le nombre de contaminations par rapport à la population augmente le plus rapidement. Et la deuxième vague annoncée et tant redoutée de l’épidémie y a pris des contours très concrets. L’annonce très probable, ce mercredi, de l’état d’urgence et d’autres mesures de restriction confirme cette recrudescence et une évolution de la situation sanitaire qualifiée de « très inquiétante » par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies comme par l’Organisation mondiale de la santé.

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Le nombre de personnes hospitalisées – 820 dimanche soir - augmente également. Toujours le ministère de la Santé, il était cinq fois plus élevé qu’au début du mois de septembre. De même, le virus se diffuse parmi le personnel soignant. Le nombre de médecins, infirmières et autres employés porteurs du virus s’élève désormais à près de 1 700, et les syndicats, ce mardi, en plus de rappeler l’importance du respect des gestes barrière, ont appelé à restreindre les soins qualifiés de « non indispensables ». Il a également été recommandé aux hôpitaux, aux stations sanitaires et aux centres de soins sociaux de solliciter l’aide de leurs anciens employés et des étudiants en médecine et des écoles d’infirmières.

Roman Prymula,  photo : ČTK / Michal Kamaryt

Pour mieux faire face, de nouvelles mesures seront donc adoptées. A cette fin, un conseil des ministres extraordinaire se tiendra ce mercredi matin, après que, ce mardi, le ministre de la Santé, l’épidémiologiste Roman Prymula, a proposé de réinstaurer l’état d’urgence, qui avait été abandonné en mai dernier. L’adoption de cet état spécial permettra alors aux différents ministères de prendre des mesures restreignant les libertés comme l'interdiction de la circulation des personnes.

Ce mardi, certains partis de l’opposition ont réagi à cette annonce en estimant que ce rétablissement de l’état d’urgence constituait un aveu de défaillance de la part du gouvernement. Face au retour progressif de toutes ces mesures anti-Covid-19, l’exaspération ne grandit toutefois encore que très modérément. Samedi, seules quelques centaines de personnes, sans masque, ont manifesté à Prague, devant le siège du ministère de la Santé, pour critiquer les récentes décisions du cabinet.

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Alors que se tiendront les élections régionales et sénatoriales partielles, ces vendredi et samedi, pour lesquelles un taux d’abstention record pourrait bien être enregistré, l’inquiétude ne cesse donc de grandir.