Le faible intérêt des partis et des électeurs tchèques pour les européennes

Photo illustrative: ČTK/AP/Francisco Seco

Après les Britanniques et les Néerlandais qui ont ouvert le bal ce jeudi, les Tchèques seront à leur tour appelés aux urnes, ces vendredi et samedi, pour élire leurs vingt-et-un nouveaux députés qui siégeront au Parlement européen. Comme cela avait déjà été le cas lors des précédentes élections en 2014, nombreux sont ceux à redouter que l’abstention soit, une nouvelle fois, particulièrement forte au terme d’une fade campagne.

Photo illustrative: ČTK/AP/Francisco Seco
Ces élections se tiennent en République tchèque pour la quatrième fois depuis l’adhésion du pays à l’Union européenne en 2004. Seuls huit autres pays comptent un nombre plus élevé d’eurodéputés que la République tchèque. Trente-neuf partis et mouvements les plus divers, un record, présentent une liste pour un total de près de 850 candidats, soit plus qu’en France par exemple (34 listes en compétition).

Sans grande surprise, ce sont les partis représentés à la Chambre des députés qui ont le plus de chances d’envoyer leurs représentants à Strasbourg. La participation, qui n’avait été que de 18 % en 2014, soit le deuxième plus faible taux de toute l’UE, pourrait toutefois fortement influencer les résultats d’un scrutin généralement relégué au second plan. Cette fois encore, selon les analystes, il serait surprenant qu’elle dépasse les 25 %.

Comme le rappelait encore la Télévision tchèque mercredi soir à l’heure de son journal, la double qualité des aliments, la sécurité et la migration ont été les principaux thèmes d’une campagne électorale à laquelle les partis n’ont consacré que peu de moyens et les Tchèques qu’une très faible attention.

Il y a cinq ans de cela, le mouvement ANO de l’actuel Premier ministre Andrej Babiš était arrivé en tête avec 16 % des suffrages et avait devancé d’une courte tête la coalition composée du parti conservateur TOP 09 et du parti de centre-droit STAN (Maires et Indépendants) et les sociaux-démocrates (14 %).

Cette année, les Pirates, qui avaient échoué à dépasser la barre des 5 % en 2014 mais qui, depuis, ont fait une entrée remarquée au Parlement suite aux élections législatives en 2017, devraient rebattre les cartes, tout comme le parti conservateur ODS, voire le parti d’extrême-droite SPD.

Photo: Commission européenne
Politologues, journalistes et autres analystes, tous s’accordent pour dire que la campagne électorale n’a pas passionné les foules. Nombreux ont été les partis à critiquer ce qu’ils désignent comme « la bureaucratie bruxelloise », à mettre l’accent sur la migration, le terrorisme, la protection des frontières extérieures de l’UE ou encore la répartition des subventions européennes, tandis que d’autres ont souligné la nécessité de conserver une communauté européenne qui soit en mesure de faire contrepoids aux puissances que sont la Russie, les Etats-Unis et la Chine. Inversement, un thème comme celui des changements climatiques, souvent considéré comme une priorité dans les pays d’Europe de l’Ouest, a été très peu abordé.

Les bureaux de vote seront ouverts le vendredi de 14h00 à 22h00, puis le samedi de 8h00 à 14h00, la République tchèque étant le seul pays membre à offrir cette possibilité sur deux jours aux électeurs.