L’horloge astronomique de Prague s’est arrêtée et sera restaurée

Photo: Eva Turečková

C’est un petit événement pour le centre historique de Prague : ce lundi, la célèbre horloge astronomique située sur la place de la Vieille-Ville s’est arrêtée de tourner. Le dispositif va désormais passer quelque six mois dans un atelier de restauration. La réalisation de ces travaux s’inscrit dans le cadre d’un vaste projet de restauration de l’ensemble de la tour de l’ancien Hôtel de ville, une des principales attractions touristiques de la capitale tchèque.

Photo: Eva Turečková
Lundi matin, à 9 heures tapantes, la petite cloche de l’horloge astronomique de la place de la Vieille-Ville a retenti pour la dernière fois. Il faudra désormais attendre l’été prochain pour l’entendre de nouveau. Chaque année, quelque 700 000 visiteurs se pressent pour admirer ce chef-d’œuvre mécanique médiéval, placé sur la façade de la tour de l’ancien Hôtel de ville de Prague. La première mention écrite de l’horloge remonte au 9 octobre 1410 et divers éléments ont été rajoutés au fil des siècles. Construite alors par un maître-horloger du nom de Mikuláš de Kadaň, l’horloge s’anime depuis toutes les heures, douze apôtres défilant devant de petites portes et divers personnages allégoriques se mettant en mouvement pour le plus grand plaisir des touristes et passants de tous âges.

Ces travaux de restauration seront les plus importants entrepris depuis 1948. A l’époque, il avait fallu réparer les dégâts causés par les bombardements des Alliés pendant la Seconde Guerre mondiale qui, s’ils n’ont pas été aussi dévastateurs qu’à Dresde par exemple, n’en ont pas moins touché la ville de Prague également. Horloger en titre et chargé de la maintenance de l’horloge astronomique depuis 2009, Petr Skála détaille au micro de Radio Prague la durée prévue des travaux :

Petr Skála,  photo: Eva Turečková
« Pour ce qui est de la partie mécanique, l’horloge sera à nouveau fonctionnelle et remise en place d’ici fin août. Nous allons y travailler d’arrache-pied, sept jours sur sept. S’ensuivront les travaux de restauration proprement dits, qui seront réalisés par des restaurateurs spécialisés dans la sculpture et la peinture. Le but est que tout soit prêt d’ici la fin des grandes vacances. »

L’objectif est aussi que l’horloge et l’hôtel de ville retrouvent tout leur lustre pour les grandes célébrations du centenaire de la création de la Tchécoslovaquie à l’automne. Le coût de ces importants travaux est estimé à 7,4 millions de couronnes (soit près de 300 000 euros), et c’est donc un travail minutieux et complexe qui attend les restaurateurs chargés de donner à l’horloge la possibilité de continuer à traverser les siècles. Petr Skála :

« Peu de choses seront remplacées. Il s’agit davantage de réparations. Les statues baroques seront réparées et un nouvel écliptique est prévu. Celui-ci n’est pas vieux, il date de 1987 et il faut le faire plus précisément. Des restaurateurs se chargeront de réparer les statuettes en bois et les attributs inutiles qu’un certain Vojtěch Sucharda a placés pendant la première moitié du XXe siècle seront supprimés. L’astrolabe sera également repeint. Son aspect actuel date de 1978 et certains éléments modernes n’ont rien à faire sur un astrolabe médiéval. Ce sont des changements souvent imperceptibles. Peu de gens sans doute verront la différence, mais il faut rendre à l’horloge son aspect d’origine autant que faire se peut. Il y a évidemment eu d’autres interventions plus contemporaines, mais nous ne pouvons tout de même pas tout refaire à l’identique. »

En attendant, pour palier à l’absence inhabituelle de cette animation si prisée des Pragois et des visiteurs, la mairie de Prague envisage de faire installer un grand écran sur la façade de la tour de l’ancien Hôtel de ville. Mais il ne fait guère de doute que cet ersatz ne sera qu’une pâle compensation avant le retour de l’horloge astronomique.