Tout ce qu’il faut savoir sur l’élection présidentielle tchèque

Milan Štěch, photo: ČTK

On le sait depuis ce mercredi matin, le premier tour de l’élection présidentielle aura lieu les 12 et 13 janvier 2018. Alors que la liste des candidats se précise, retour sur les enjeux de ce scrutin.

Milan Štěch,  photo: ČTK
C’est le président du Sénat Milan Štěch qui a annoncé la date du vote. Il officialise ainsi le lancement d’une campagne que les principaux candidats ont en réalité déjà entamée depuis plusieurs semaines. Ils ont désormais cinq mois pour convaincre un maximum d’électeurs de voter pour eux lors du premier tour. Si aucun n’obtient la majorité absolue, les Tchèques devront départager les deux finalistes à l’occasion d’un second tour organisé deux semaines plus tard, les 26 et 27 janvier. A noter que le premier tour aurait légalement pu se tenir une semaine plus tard, un choix écarté pour éviter que le second tour ne tombe dans une période de vacances pour certaines régions. Chaque candidat pourra dépenser jusqu’à 40 millions de couronnes (environ 1,5 million d’euros), voire 10 millions (environ 380 000 euros) de plus pour les finalistes.

Qui sont ces candidats ?

Trois prétendants ont d’ores et déjà recueilli les 50 000 signatures citoyennes nécessaires. On retrouve tout d’abord le chef de l’Etat sortant Miloš Zeman, candidat à sa propre succession, qui tentera de rester le seul président tchèque élu au suffrage universel direct, système introduit en 2013. Le musicien Michal Horáček et l’ancien directeur de l’Académie des sciences Jiří Drahoš complètent ce tableau provisoire. Les autres candidats déclarés ou pressentis sont nombreux, et ce sont tous des hommes ou presque. Seule l’actrice Jana Yngland Hrušková a jusqu’alors manifesté sa volonté de briguer la présidence de la République.

Tous ont jusqu’au 7 novembre pour déposer 50 000 parrainages citoyens, ou bien 20 signatures de députés ou 10 de sénateurs et ainsi officialiser leur candidature. Le sénateur Jaroslav Kubera a d’ores et déjà recueilli 19 parrainages de ses collègues, mais réserve pour l’heure sa décision. En 2013, les électeurs avaient pu choisir entre neufs candidats.

Quelles sont les prochaines échéances liées à ce scrutin ?

Photo illustrative: Kristýna Maková
Le ministère de l’Intérieur examinera les signatures déposées par les candidats entre le 7 et le 13 novembre, ce qui permettra de connaître à ce moment, sauf défection, le nombre exact des candidats. La campagne entrera dans sa dernière ligne droite le 27 décembre, date de début d’une période de quatorze jours durant laquelle chaque candidat disposera de cinq heures de diffusion gratuite de spots électoraux sur Český rozhlas et Česká televize, la radio et la télévision publiques. Enfin, il faut rappeler que des élections législatives sont organisées fin octobre 2017, comme tous les quatre ans. Les partis devraient pour certains sélectionner leur candidat après cette échéance et les nouveaux rapports de force politiques pourraient influencer le choix des électeurs pour la présidentielle.

Que se passera-t-il après le vote ?

C’est le 8 mars 2018, cinq ans jour pour jour après le début du mandat de Miloš Zeman, que son successeur, si l’actuel président n’est pas réélu, prendra officiellement ses fonctions. Après avoir promis fidélité à la République tchèque, il en deviendrait le quatrième président, après également Václav Havel et Václav Klaus, qui avaient tous deux été élus par le Parlement. Il exercera alors un rôle de représentation du pays à l’étranger, la direction de l’exécutif étant réservée au chef du gouvernement dans le régime parlementaire tchèque.